par Justin Mitchell

WASHINGTON, 18 novembre (Reuters) - L'épouse de Roy Moore, candidat républicain à l'élection sénatoriale partielle du 12 décembre dans l'Alabama, a affirmé vendredi que son mari poursuivrait sa campagne électorale en dépit d'accuations de harcèlement sexuel et a dénoncé des manoeuvres politiciennes.

"Il ne se retirera pas", a déclaré Kayla Moore lors d'une conférence de presse organisée sur les marches du capitole de Montgomery, capitale de l'Etat. "Il ne va pas cesser de se battre pour le peuple d'Alabama", a-t-elle ajouté.

La campagne de Roy Moore, ancien président de la Cour suprême d'Alabama, est en pleine tourmente depuis que le Washington Post a publié la semaine dernière les récits de trois femmes qui l'accusent de les avoir harcelées alors qu'elles étaient adolescentes et lui trentenaire.

D'autres accusations d'abus sexuels ont ensuite été portées contre lui.

Avant ces accusations, Moore était largement favori face au démocrate Doug Jones, qui le devance désormais dans les intentions de vote.

Sa cote s'est toutefois redressée depuis que le Parti républicain d'Alabama a annoncé jeudi qu'il continuait à le soutenir, alors que les leaders du parti à Washington souhaitent son retrait. Le comité national républicain pour les sénatoriales a décidé après les premières accusations de ne plus financer sa campagne.

"AU PEUPLE D'ALABAMA DE DÉCIDER"

Kay Ivey, gouverneure républicaine d'Alabama, a annoncé vendredi qu'elle allait voter pour Moore, insistant sur la nécessité pour le parti conservateur de préserver sa majorité au Sénat, où il compte 52 sièges contre 48 pour les démocrates.

Interrogée sur les accusations portées contre Moore, elle a jugé "un peu curieux" le moment choisi par ces femmes pour s'exprimer, mais ne voit "aucune raison de douter d'elles".

Selon la Maison blanche, Donald Trump lui-même trouve ces accusations troublantes et considère que Moore ferait mieux de se retirer si elles sont fondées.

Marc Short, directeur des Affaires législatives de la Maison-Blanche, a rappelé vendredi que Trump avait soutenu Luther Strange, le rival de Moore à la primaire républicaine, et a jugé les explications de ce dernier "pas assez convaincantes pour le moment".

"A ce stade nous pensons qu'il revient au peuple d'Alabama de décider. Le président avait choisi un autre candidat", a-t-il déclaré sur CNN.

Le siège de sénateur de l'Alabama a été laissé vacant par Jeff Sessions, nommé au printemps ministre à la Justice. (Jean Terzian pour le service français, édité par Jean-Philippe Lefief)