DUBAI, 26 mai (Reuters) - Le général iranien Qassem Soleimani, commandant de la force d'élite Al Qods engagée en Irak, estime que les Etats-Unis et toutes les autres puissances ont échoué dans leur stratégie face à l'organisation Etat islamique et que seul l'Iran la combat, ont rapporté lundi des agences de presse iraniennes.

"Aujourd'hui, dans le combat contre ce phénomène dangereux, personne n'est présent à l'exception de l'Iran", a-t-il dit.

"Obama n'a jusqu'à présent pas fait la moindre chose pour affronter Daech: cela ne prouve-t-il pas que l'Amérique n'a aucune volonté de l'affronter ?", a-t-il poursuivi en utilisant l'acronyme arabe de l'organisation Etat islamique.

"Comment l'Amérique peut-elle prétendre protéger le gouvernement irakien quand à quelques kilomètres de là, à Ramadi, des meurtres et des crimes de guerre sont commis sans qu'elle ne fasse rien", a insisté le général Soleimani.

La prise de cette ville située à une centaine de kilomètres à l'ouest de Bagdad, le 17 mai dernier, est un revers sans précédent infligé depuis le début de l'année au gouvernement irakien et à ses alliés américains.

Elle a mis en lumière la poursuite de l'implantation de l'organisation d'Abou Bakr al Baghdadi un an après son offensive éclair dans le nord de l'Irak. Aujourd'hui, l'EI contrôle une large partie du territoire irakien et jusqu'à la moitié de la Syrie.

Face à l'émergence de l'EI, Obama a répondu par des frappes aériennes et une assistance à l'armée irakienne. Mais certains opposants républicains réclament à présent le déploiement de troupes au sol.

Ces derniers jours, l'administration américaine a alterné des commentaires contradictoires sur le comportement des soldats irakiens, accusés dimanche par le secrétaire à la Défense Ashton Carter de n'avoir montré "aucune volonté de combattre" à Ramadi tandis que le vice-président Joe Biden a au contraire salué lundi leur "bravoure". (voir )

Le général Soleimani a estimé par ailleurs que l'Iran devait aider les pays exposés à l'Etat islamique, dont la Syrie, où la république islamique appuie déjà depuis quatre ans le régime de Bachar al Assad. "Nous devons immuniser nos frontières contre ce mal et nous devons aider les pays qui souffrent de Daech", a-t-il dit.

Dans un message transmis en 2008 au général David Petraeus, qui dirigeait alors les forces américaines en Irak, l'influent commandant de la force Al Qods, qui dépend du corps des Gardiens de la révolution, se présentait comme l'homme qui "contrôle la politique iranienne en Irak, en Syrie, au Liban, à Gaza et en Afghanistan". (voir ) (Sam Wilkin et Parisa Hafezi; Henri-Pierre André pour le service français)