Shanghai (awp/afp) - La Bourse de Shanghai a terminé vendredi sur un plongeon d'un peu plus de 4%, s'enfonçant à l'unisson des places asiatiques dans le sillage d'une nouvelle débâcle de Wall Street, et ignorant les efforts de la banque centrale pour rassurer les investisseurs.

En clôture, l'indice composite shanghaïen a lâché 4,05% (132,20 points) à 3.129,85 points, après avoir perdu jusqu'à 5,85% en séance. Shanghai aura perdu près de 10% sur l'ensemble de la semaine.

La Bourse de Shenzhen, deuxième place de Chine continentale, a vu son indice composite finir en baisse de 3,19% vendredi, à 1.679,26 points.

Comme en début de semaine, les marchés chinois n'ont pas échappé à la contagion planétaire provoquée par la nouvelle déroute des indices à New York.

"Quand Wall Street éternue, les marchés mondiaux s'enrhument", commente Zhang Yanbing, analyste du courtier Zheshang Securities.

"Il y a eu une tentative de sursaut des titres technologiques, mais au final, (les places chinoises) ont été emportées par la débâcle générale", indique M. Zhang à l'AFP.

Un autre facteur, plus local, a également pu accélérer le plongeon.

"Après une forte hausse depuis décembre, les titres du secteur financier, notamment les banques, subissent des prises de bénéfices" de la part d'investisseurs soucieux d'empocher des profits avant le Nouvel an lunaire la semaine prochaine, explique Zhang Yanbing.

Ainsi, l'assureur Ping An a chuté de 6,61% à 64,43 yuans (8,31 euros), tandis que son rival New China Life dévissait de 9,05% à 51,63 yuans (6,66 euros). La banque China Citic a reculé de 4,83% à 6,90 yuans (0,89 euro).

La Bourse shanghaïenne s'était hissée courant janvier à un sommet depuis deux ans, à la faveur de bonnes publications d'entreprises et d'une conjoncture internationale encourageante.

Quasiment fermées aux investisseurs étrangers, les Bourses chinoises sont d'habitude déconnectées des grands mouvements des marchés internationaux.

Mais, massivement dominées par les boursicoteurs individuels, très suivistes et impulsifs, elles demeurent sensibles aux gros titres et au climat général.

Pour autant, des experts ne s'attendent pas à voir se répéter le traumatisant krach de l'été 2015, qui avaient décimé Shanghai et Shenzhen, et beaucoup misent sur un soutien des autorités pour enrayer la chute des cours.

Depuis l'effondrement des marchés en 2015 et 2016, les autorités s'efforcent d'y remettre de l'ordre en renforçant le poids des investisseurs institutionnels et en durcissant le ton sur la spéculation et l'endettement.

De son côté, dans une apparente tentative de rassurer des investisseurs aux abois, la banque centrale chinoise (PBOC) a activé vendredi des lignes temporaires de liquidités pour 2.000 milliards de yuans (258 milliards d'euros), afin de satisfaire la forte demande d'argent frais avant les vacances du Nouvel an lunaire.

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