CARACAS, 28 juin (Reuters) - Le président vénézuélien Nicolas Maduro a prévenu mardi que ses partisans prendraient les armes si son gouvernement était renversé par la violence.

"Je dis au monde, et j'espère que le monde l'entendra après 90 jours de manifestation, de destruction et de mort: si le Venezuela était plongé dans le chaos et violence et la révolution bolivarienne détruite, nous irions au combat", a-t-il dit lors d'un rassemblement politique.

"Nous n'abandonnerions jamais, et ce qui ne pourrait être fait par les votes, nous le ferions avec des armes, nous libérerions notre patrie avec des armes", a-t-il poursuivi.

Maduro s'exprimait lors d'un meeting organisé en vue des élections constituantes qu'il veut organiser le 30 juillet.

L'opposition, majoritaire à l'Assemblée nationale depuis les élections de décembre 2015, refuse ce projet et réclame la tenue d'une élection présidentielle anticipée. En l'état du calendrier électoral, le prochain scrutin présidentiel n'est pas prévu avant fin 2018.

Le Venezuela connaît depuis début avril une nouvelle crise politique violente qui a fait au moins 75 morts.

Maduro, qui accuse Washington de soutenir ses opposants dans l'objectif de contrôler les richesses pétrolières du pays, a également dit que la "destruction" du Venezuela provoquerait une crise migratoire plus forte qu'en mer Méditerranée.

"Ecoutez-moi, président Donald Trump, il vous faudrait construire 20 murs en mer, un mur du Mississippi jusqu'à la Floride, et de la Floride jusqu'à New York, ce serait de la folie. La responsabilité vous en incombe: stoppez la folie de la droite vénézuélienne violente", a-t-il dit. (Silene Ramirez, Deisy Buitrago et Andreina; Aponte; Henri-Pierre André pour le service français)