Zurich (awp) - La filiale helvétique du géant industriel allemand Siemens ne devrait pas être touchée par les restructurations annoncées et supposées à l'échelle du groupe. Dans un entretien publié vendredi dans les colonnes du Temps, son directeur général (CEO) Siegfried Gerlach, regrette le peu d'importance accordé au secteur éolien en Suisse et l'érosion des conditions-cadres.

Dans la foulée de ses résultats, le groupe Siemens a annoncé la suppression de 6000 emplois dans sa toute nouvelle coentreprise d'énergie éolienne, Siemens-Gamesa. La Suisse sera vraisemblablement épargnée, le conglomérat n'ayant dans le pays "ni un tel projet, ni des employés liés à l'énergie éolienne", selon un porte-parole cité par le quotidien.

Le CEO de la filiale helvétique déplore le fait que "l'énergie éolienne ne joue aucun rôle en Suisse" et affirme que Siemens-Gamesa dispose de solutions compétitives. Face aux ambitions éoliennes de Doris Leuthard à l'horizon 2050, il se montre dubitatif.

Il regrette également la remise en cause des conditions-cadres par "certains milieux". Et d'ajouter, "il y a quelques années, nous pouvions nous concentrer sur nos affaires, mais aujourd'hui nous devons davantage garder un oeil sur la politique et les réglementations".

Interrogé sur la fermeture possible de près de la moitié des sites - 11 sur 23 - à travers le monde, M. Gerlach a insisté sur le fait qu'il s'agissait de rumeurs provenant de médias allemands. "Même si elles se concrétisaient, la Suisse ne serait pas touchée", a-t-il assuré, rappelant qu'elles concernent les productions d'énergie, en particulier le pétrole et le gaz.

Le patron de Siemens Suisse estime qu'à l'avenir, les filiales régionales seront amenées à jouer un rôle toujours plus important "dans le cadre d'une stratégie de rapprochement des clients". Il reconnaît que les effectifs en Suisse pourraient diminuer dans les trois prochaines années "en raison de la création de Siemens Alstom", sans plus de détails.

La filiale helvétique du colosse allemand est un des principaux employeurs étrangers du pays, où il emploie près de 5400 collaborateurs, dont 437 équivalents plein-temps (ETP) sur ses six sites romands.

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