PRAGUE, 26 mars (Reuters) - Le président tchèque Milos Zeman a demandé à ses services de renseignement d'ouvrir une enquête afin de déterminer si l'agent neurotoxique militaire utilisé dans l'affaire Sergueï Skripal a pu être fabriqué en République tchèque.

Les autorités de Prague ont fermement démenti les allégations de la Russie qui lassait entendre que cette substance innervante avait pu être mise au point dans différents pays, dont la République tchèque.

Prague s'est joint aux Occidentaux et aux Nord-Américains pour expulser des diplomates russes en réponse à la tentative d'assassinat menée contre Sergueï Skripal, ex-agent double russe, et sa fille Ioulia le 4 mars à Salisbury dans le sud de l'Angleterre.

"Le président a demandé au BIS de déterminer si oui ou non le gaz innervant 'Novitchok' avait été développé et entreposé sur le territoire de la République tchèque, que ce soit dans des structures industrielles ou scientifiques", a déclaré un porte-parole de Milos Zeman.

Le porte-parole a ensuite expliqué sur Twitter que cette décision ne constituait en rien une décision de Prague de se ranger dans le camp de la Russie dans cette affaire.

"Fausse information. La saisie du BIS est une réaction aux allégations répétées de la Russie contre la République tchèque", a écrit le porte-parole dans un message sur Twitter.

Le Premier ministre tchèque Andrej Babis a exprimé la solidarité de son pays avec la Grande-Bretagne. "Les Russes ont enfreint toutes les limites en disant que l'agent létale Novitchok pouvait provenir de chez nous", a dit le chef du gouvernement.

"Cela est un mensonge complet. Nous avons rejeté cette affirmation dès le moment où les Russes l'ont formulée", a-t-il précisé.

( Jan Lopatka; Pierre Sérisier pour le service français)