"Quel regard portez-vous sur la valorisation des small caps aujourd’hui ?
La valorisation est devenue exigeante. Elle se situe au-dessus de la moyenne historique. Le PER 2017est de 18,4 contre 14,7 sur 10 ans.
Ceci étant, face à cette valorisation plus élevée, il existe des atouts certains. En premier lieu, la hausse des bénéfices sur une toile de fond macroéconomique en amélioration. Celle-ci est estimée à 14% pour cette année, après 16,7% en 2016.

Par ailleurs, la gestion de nombreuses sociétés familiales est clairement bien conduite, ces sociétés sont plus performantes sur le longs terme. Qui plus est, les opérations capitalistiques sont foisonnantes. Le vivier des small caps françaises continue à être plébiscité par les grandes sociétés en quête de croissance externe.

L’univers reste en outre moins bien couvert par les analystes. De nombreuses valeurs ne sont pas suivies du tout, ou sont suivies par un seul analyste. Cela laisse place à des opportunités intéressantes dans une optique de stock picking.

Cette cherté relative concerne-t-elle tous les secteurs ?

Non, certains secteurs se paient plus chers, autour de 30 fois les bénéfices à 12 mois, comme la santé ou les entreprises de services numériques et d’autres moins chers, autour de 10 fois, comme l’équipement automobile ou les services aux collectivités.

Quelle performance escomptez-vous pour le segment cette année ?

Le Cac small net return a fait en 2016 11,3% de performance. La configuration actuelle me pousse à penser que 2017 pourrait donner lieu à une nouvelle hausse. Ce d’autant plus que la faiblesse des rendements procurés par le marché obligataire incite les investisseurs à venir sur le marché actions, dans un contexte où par ailleurs la réglementation incite les contrats d’assurance vie à inclure des actifs plus risqués.

Pourriez-vous nous parler de votre fonds Talence Sélection PME ?

Le fonds Talence Sélection PME a été créé il y a trois ans, et il s’intéresse essentiellement aux sociétés ayant une capitalisation de moins de 500 millions d’euros. Sa performance est de +65% depuis son lancement et de +33% depuis un an. En 2015, elle ressort à +30% et en 2016 à +20%.

Combien de lignes contient le fonds ?

Je diversifie le portefeuille dans l’optique d’une bonne maitrise des risques. C’est ainsi que le fonds se compose aujourd’hui de 82 lignes sélectionnées à partir d’une analyse fondamentale et de rencontres avec les managements des sociétés.

Quel est votre horizon d’investissement ?

Nous sommes dans une démarche de « buy and hold ». Notre horizon peut être de long terme. Le fonds détient certaines valeurs depuis plusieurs années, comme Chargeurs, SQLI. Je peux aussi prendre mes profits rapidement si l’objectif est atteint.

Vers quels secteurs va votre préférence aujourd’hui ?

Les équipementiers automobiles (Le Belier, Delfingen) qui au-delà de leur faible valorisation en relatif, jouissent d’un changement de statut. Elles dégagent des marges plus élevées que par le passé.
Je peux également mentionner les entreprises de service du numérique qui regroupent les SSII, les sociétés de logiciels, les agences digitales (Neurones, SII, Esker, Axway…). Ces dernières sont à juste titre plus fortement valorisées car elles sont portées par un marché extrêmement dynamique.

En quoi ont consisté vos derniers mouvements sur le fonds ?

Nous avons renforcé le titre Axway Software dans le monde des logiciels et le titre Stallergène dans la santé. Parallèlement nous avons pris des bénéfices sur la valeur Ipsen et sur Eca après de beaux parcours.

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