DAR ES SALAAM, 10 mai (Reuters) - Un sommet des dirigeants des pays d'Afrique de l'Est consacré à la crise politique au Burundi se tiendra le 13 mai en Tanzanie, a annoncé le président tanzanien Jakaya Kikwete.

Dix-neuf personnes ont péri dans des affrontements au Burundi entre les forces de sécurité et les manifestants qui dénoncent la candidature du président Pierre Nkurunziza à un troisième mandat le mois prochain.

"Nous avons accepté de nous réunir (...) pour examiner les moyens de venir en aide à nos frères et à nos soeurs du Burundi dans l'organisation d'élections qui assureront à leur nation l'unité, la paix et la sécurité', a dit le président tanzanien dans un communiqué publié tard samedi soir.

Les présidents de la Tanzanie, de l'Ouganda, du Kenya, du Rwanda et du Burundi, dont les pays forment la Communauté d'Afrique de l'Est (EAC), devraient assister à ce sommet extraordinaire à Dar es Salaam.

Pour préparer cette réunion, le président Kikwete, qui préside actuellement l'EAC, a dépêché au Burundi plusieurs ministres des Affaires étrangères des pays de la région.

A Bujumbura, la capitale du Burundi, les manifestations contre la nouvelle candidature de Nkurunziza se poursuivent.

Le principal dirigeant de l'opposition, Agathon Rwasa, a demandé à la commission électorale de repousser les élections législatives prévues ce mois-ci et la présidentielle du 26 juin, à laquelle il est candidat.

L'opposition estime que la candidature du chef de l'Etat viole la Constitution et l'accord de paix d'Arusha qui a mis fin à la guerre civile en 2005.

Le Conseil constitutionnel a donné cette semaine son feu vert au président, qu'il juge en droit de se présenter à nouveau dans la mesure où il n'a pas été élu au suffrage universel pour son premier mandat.

Le procureur de la Cour pénale internationale (CPI) de La Haye, Fatou Bensouda, a publié vendredi un communiqué soulignant que la Cour "suivra de près les événements au Burundi dans les semaines à venir et prendra note de tout acte de violence ou de toute incitation à la violence".

Aux Nations unies, la représentante américaine Samantha Power a fait état d'informations crédibles selon lesquelles des armes sont distribuées aux miliciens qui soutiennent le président Nkurunziza. A l'issue d'une réunion à huis clos du Conseil de sécurité consacrée vendredi au Burundi, elle a affirmé que Washington n'hésitera pas à imposer des sanctions aux responsables de nouvelles violences.

Plus de 50.000 Burundais se sont réfugiés au Rwanda, en Tanzanie et en République démocratique du Congo de crainte d'une nouvelle guerre civile. (Fumbuka Ng'wanakilala et Patrick Nduwimana; Guy Kerivel pour le service français)