JUBA, 27 septembre (Reuters) - Les rebelles du Soudan du Sud ont accusé l'armée gouvernementale d'avoir attaqué mardi une leur garnison à Bentiu dans le nord du pays et ont menacé de se livrer à des représailles, ce qui fait craindre une nouvelle guerre civile dans le pays.

Les rivalités politiques entre le président du Soudan du Sud, Salva Kiir, et l'ancien vice-président, Riek Machar, ont déclenché une guerre civile fin 2013, deux ans après l'indépendance. Les deux adversaires ont signé un fragile accord de paix il y a un an, mais les combats se sont poursuivis. Riek Machar a fui le pays en juillet. Il se trouve en ce moment à Khartoum, la capitale du Soudan voisin.

Le gouvernement de Salva Kiir a demandé mardi au Soudan et aux autres Etats de la région de ne pas laisser Riek Machar lancer une nouvelle rébellion. Le chef rebelle a menacé de reprendre les armes si ses exigences pour relancer la paix ne sont pas respectées.

Le major Dickson Gatluak, porte-parole du Mouvement populaire de libération du Soudan en opposition (SPLM-IO) de Riek Machar a déclaré à Reuters que les forces gouvernementales avaient attaqué leur garnison de Bentiu, capitale de l'Etat d'Unité, située près de la frontière avec le Soudan.

Bentiu était un point chaud du conflit lors de la guerre qui a éclaté en 2013.

"Les combats ont commencé ce matin à 6h00 et nos forces ont réussi à repousser l'ennemi cet après-midi", a déclaré Dickson Gatluak. "Nos forces vont agir rapidement contre le régime à Juba", a-t-il dit.

Il a conseillé au personnel de l'Onu se trouvant à Juba, la capitale, d'évacuer le secteur pour éviter d'être pris dans les combats.

Le ministre soudanais des Affaires étrangères Ibrahim Ghandour a fait savoir que son gouvernement ne permettrait pas à l'opposition armée d'attaquer le Soudan du Sud à partir de son territoire, selon un article du site internet Sudan Tribune basé à Paris. (Danielle Rouquié pour le service français)