Le CAC 40 à Paris bondit de 4,5% (227,82 points) à 5.287,02 points à 10h25 GMT et évolue à son plus haut niveau depuis janvier 2008. À Francfort, le Dax prend 3% et a inscrit un record, tandis qu'à Londres, le FTSE s'adjuge 1,89%.

L'indice européen Stoxx 600 progresse de 1,98%, le FTSEurofirst 300 de 2,08% et l'EuroStoxx 50 de la zone euro de 3,86%, ce qui le place en bonne voie pour enregistrer sa meilleure performance journalière depuis août 2015.

L'indice de volatilité de l'Eurostoxx 50, qui avait régulièrement monté ces dernières semaines, rechute parallèlement de plus de 30% et les futures sur indices new-yorkais signalent une ouverture de Wall Street en hausse de 1% environ.

Sur le marché des changes, les résultats du scrutin français de dimanche, qui donnent Emmanuel Macron (En Marche!) en tête avec 23,75% des voix devant Marine Le Pen (Front national, 21,53%), permettent à l'euro de gagner 1,25% face au dollar, à plus de 1,0860, son meilleur niveau depuis début novembre, après un pic à 1,0935 dans la nuit.

"Le climat de rébellion contre l'establishment en Occident n'est pas une force irrésistible. C'est le message que les investisseurs du monde entier voulaient entendre", commente dans une note Christopher Potts, directeur de la recherche économique et de la stratégie de Kepler Cheuvreux.

Autre manifestation du soulagement des investisseurs: le rendement des obligations d'Etat françaises à 10 ans est en forte baisse sous 0,78% et revient à son niveau de début janvier, avant que n'émergent les spéculations sur une possible victoire de Marine Le Pen, tandis que l'écart de rendements, ou spread, entre les titres français et allemands est ramené à 43 points de base, à peine plus de la moitié de son pic de février.

Le mouvement de retour sur les obligations françaises profite aussi aux titres souverains de pays dits "périphériques", comme l'Italie, l'Espagne ou le Portugal, alors que les titres allemands pâtissent du débouclage de positions de couverture.

Certains commentateurs soulignent toutefois que si le scénario d'une victoire d'Emmanuel Macron au second tour le 7 mai est largement favorisé, la probabilité d'une élection de Marine Le Pen n'est pas nulle, et d'autre part qu'un président Macron ne serait pas assuré de disposer d'une majorité solide à l'issue des législatives de juin.

Mais dans l'immédiat, c'est sans équivoque l'euphorie qui l'emporte, et elle profite principalement aux valeurs bancaires: leur indice de référence bondit de plus de 4,4% et neuf des dix plus fortes hausses du Stoxx 600 vont à des banques. BNP Paribas prend 8,48%, Société générale 9,82%, et Crédit agricole 10,06%.

Le compartiment de la construction gagne 3,3%, celui de l'automobile 3,09% et celui de l'assurance 2,25%.

Au sein du CAC, une seule valeur évolue en territoire négatif: LafargeHolcim, qui cède 1,09% après l'annonce du prochain départ de son directeur général, Eric Olsen, emporté par les tensions internes liées à la gestion de la filiale syrienne.

Sur le marché pétrolier, le prix du baril est reparti à la hausse après ses lourdes pertes de la semaine dernière. Le Brent, qui avait ainsi cédé 7%, reprend près de 1%% à 52,46 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) a repassé la barre des 50 dollars.

(Marc Angrand, édité par Blandine Hénault)