(Actualisé avec réaction de Starbucks)

LONDRES, 24 avril (Reuters) - Starbucks a accusé l'an dernier une baisse de ses ventes au Royaume-Uni pour la première fois depuis son implantation dans le pays, mais la première chaîne mondiale de cafés a assuré que ce recul n'était pas lié à la polémique sur ses pratiques fiscales et aux appels au boycott dont elle a fait l'objet.

Publiés jeudi, les comptes de la principale filiale britannique de la société américaine, Starbucks Coffee Company, montrent que le chiffre d'affaires de l'exercice 2012-2013, clos le 30 septembre, est revenu à 399 millions de livres (485 millions d'euros) contre 413 millions en 2011-2012.

Auparavant, les ventes avaient enchaîné 16 années de croissance continue et soutenue. Le recul du chiffre d'affaires est d'autant plus marqué qu'il intervient dans un contexte de nette amélioration de la conjoncture en Grande-Bretagne.

Starbucks, qui publiera après la clôture de Wall Street jeudi ses résultats du deuxième trimestre 2013-2014, a assuré que le résultat au Royaume-Uni reflétait non une faiblesse de son activité mais la fermeture de cafés non rentables.

"Notre activité au Royaume-Uni évolue dans la bonne direction : le bénéfice brut progresse de 13%. (...) Nous sommes confiants que ces performances continueront à mesure que nous réduisons les coûts", a dit un porte-parole, ajoutant que le groupe prévoyait d'ouvrir 100 nouveaux établissements dans le pays cette année.

Une enquête de Reuters avait montré en octobre 2012 que Starbucks déclarait au fisc anglais que sa filiale britannique était déficitaire, échappant ainsi à l'impôt sur les sociétés, alors qu'il se vantait de la rentabilité de cette même filiale devant ses actionnaires.

Le cas Starbucks a, parmi d'autres, été à l'origine de la volonté des principales puissances économiques mondiales de durcir la lutte contre l'optimisation fiscale, qui permet à de grands groupes d'échapper en grande partie à l'impôt en expatriant leurs bénéfices vers des pays au régime fiscal plus clément.

Sur l'exercice à fin septembre 2013, la filiale Starbucks Coffee Company (UK) a déclaré une perte de 20 millions de livrse après déductions de transferts à l'intérieur du groupe tels que les royalties pour l'utilisation de la marque Starbucks, que le groupe avait accepté en 2012 de ne pas déduire pour des raisons fiscales.

La semaine dernière, Starbucks a annoncé le transfert de son siège européen de Londres aux Pays-Bas cette année, ce qui le fera payer davantage d'impôts au Royaume-Uni. (Tom Bergin, Benoit Van Overstraeten pour le service français, édité par Marc Angrand)