Vous êtes bien tombés parce que c'est exactement ce qui vient de faire Andy Wood, qui chapeaute l'équipe de recherche dédiée au secteur chez Sanford Bernstein. De son point de vue, le tiercé gagnant du secteur "Food & HPC" donne, dans l'ordre, Durex-Evian-Amora (n'essayez pas). Autrement dit Reckitt BenckiserDanone, Unilever. Examinons plus en détail les arguments de l'analyste sur ces trois valeurs avant de prendre connaissance des cinq autres. Attention, la huitième va vous surprendre (nous savons aussi faire du teasing bas de gamme).

- Reckitt Benckiser (surperformance, objectif 800 GBp) : après une année 2017 catastrophique (deux avertissements, panne de croissance) et un début 2018 peu enthousiasmant, le titre est très bon marché. Wood estime que les exceptionnels sont passés, que la société dispose d'un avantage concurrentiel dans la santé grand public, que la division "hygiène-maison" a un potentiel de redressement, qu'il y a du levier dans l'opération Mead Johnson et que la présence d'actionnaires activistes pourrait aider à créer de la valeur en scindant certaines unités.
- Danone (surperformance, objectif 79 EUR) : la valeur la moins bien valorisée de l'univers de couverture du bureau d'études au niveau du rendement du free cash-flow (cf. graphique). "Pour moi, Danone est une valeur en redressement, lequel est bien avancé", indique Andy Wood, qui apprécie la vision générale du PDG Emmanuel Faber, qui veut faire du groupe une entreprise plus stable et plus fiable. L'acquisition de WhiteWave, décriée, devrait porter ses fruits à long terme.
 

Le rendement du FCF attendu en 2018 par Bernstein : Danone revient dans la course

- Unilever (surperformance, objectif 56 EUR ou 485 GBp) : le groupe a accompli de belles choses ces dernières années, mais devrait aller encore plus loin après l'approche de Kraft-Heinz, qui le force à muscler son jeu. C'est le thème d'investissement de départ de l'analyste, qui s'attend à de belles progressions de résultats et à d'éventuelles opérations de croissance.

La suite du classement comprend, dans l'ordre, Orkla (surperformance, objectif 83 NOK), Henkel (surperformance, objectif 123 EUR), Nestlé (performance de marché, objectif 84 CHF), Beiersdorf (sousperformance, objectif 81 EUR) et, en huitième et dernière position, L'Oréal, crédité d'une valorisation de 163 EUR adossée à un avis sousperformance. Malgré une nouvelle année de forte croissance des ventes en 2017, explique Bernstein, le Français ne délivre au mieux qu'une performance opérationnelle et une hausse des bénéfices dans la moyenne, ce qui ne justifie pas la prime dont bénéficie actuellement le titre, surtout après le solide parcours boursier de 2018.