(Actualisé avec diffusion d'un enregistrement par la Turquie §3)

MOSCOU, 25 novembre (Reuters) - L'officier russe survivant du bombardier Sukhoï-24 abattu par la chasse turque a affirmé mercredi qu'il survolait bien le territoire syrien -- et non turc comme le dit Ankara -- et qu'il n'avait reçu aucune sommation avant l'attaque, contrairement à ce qu'assurent les Turcs, rapportent mercredi les agences de presse russes.

Son coéquipier, le pilote de l'appareil qui avait également réussi à s'éjecter, a été tué par les rebelles au sol.

L'armée turque a de son côté rendu public un enregistrement audio qu'elle présente comme une preuve des avertissements adressés à l'équipage du SU-24. On peut entendre une voix disant: "Changez de cap".

Le rescapé, l'officier navigateur Konstantin Mourakhtine, a pu être récupéré sain et sauf mardi soir par les forces spéciales syriennes et russes, dans une zone où opèrent les insurgés, et a été ramené à sa base. Un fusilier-marin russe a été tué lors de l'opération de récupération, selon l'agence de presse syrienne Sana.

"Il n'y a eu aucun avertissement, ni visuel ni par radio. Il n'y a eu absolument aucun contact", a dit à l'agence Tass le capitaine Konstantin Mourakhtine, interrogé dans un hôpital de la province de Lattaquié.

"S'ils (les avions turcs) avaient voulu nous mettre en garde, ils auraient pu se signaler en suivant une route parallèle à la nôtre. Il n'en a rien été. Soudain, le missile a touché la queue de notre appareil, nous ne l'avons pas vu assez tôt pour tenter une manoeuvre."

"Je pouvais parfaitement voir sur la carte et au sol où se trouvait la frontière et où nous étions. Il n'y avait aucun risque de pénétrer en Turquie", a assuré le navigateur à l'agence Interfax. (Jack Stubbs; Guy Kerivel pour le service français)