Zurich (awp) - Les économistes de Bakbasel ont revu en nette hausse leurs prévisions de croissance pour la Suisse, après l'accélération surprise du produit intérieur brut (PIB) au deuxième trimestre, a annoncé mardi l'institut de recherche conjoncturelle.

Les spécialistes de l'institut bâlois ont corrigé vers le haut leurs estimations de PIB pour 2016 et 2017. Pour cette année, ils tablent désormais sur une croissance économique de 1,6%, contre 1,0% lors des précédentes estimations de juillet.

L'année prochaine, l'économie helvétique devrait accélérer de 1,7%, contre 1,5% initialement attendu, et en 2018 la progression devrait atteindre 2,0%, selon un communiqué de Bakbasel.

Les économistes ont évoqué "une croissance économique étonnamment forte au premier semestre", notamment au niveau des exportations. Au deuxième trimestre, le PIB avait accéléré de 0,6%, dépassant les prévisions des spécialistes, après +0,3% entre janvier et mars.

Les exportations de biens ont repris l'ascenseur depuis fin 2015, notamment dans l'industrie pharmaceutique mais aussi dans d'autres secteurs. Cette tendance s'est poursuivie en juillet, sauf pour les horlogers, a constaté Bakbasel.

La consommation des ménages devrait continuer à soutenir la conjoncture helvétique avec une accélération de 1,3% et 1,7% en 2016 et 2017.

PAS DE HAUSSE DES TAUX AVANT FIN 2018

L'affaiblissement du franc face à l'euro devrait également apporter sa pierre à l'édifice. D'ici fin 2018, la paire de devises est anticipée à 1,15 EUR/CHF, contre 1,09 actuellement. Les économistes tablent aussi sur une accélération des investissements, jusqu'à présent freinés par les incertitudes.

Le taux de chômage ne devrait quant à lui pas beaucoup évoluer et rester à son niveau actuel de 3,4% en 2017. Un recul à 3,2% est attendu l'exercice suivant.

Au niveau mondial, Bakbasel table cette année sur une croissance de 2,2%, la plus faible depuis la crise financière de 2008. Les pays émergents ont sorti la tête de l'eau, mais de grandes économies comme la Russie et le Brésil sont en difficultés. Parmi les pays industrialisés, les Etats-Unis et l'Europe n'affichent qu'une faible croissance.

La situation devrait s'améliorer par la suite, la croissance mondiale accélérant à 2,6% en 2017 et à 2,9% en 2018, notamment grâce à un rétablissement des Etats-Unis et des pays émergents qui devraient profiter d'un regain des prix pour les matières premières. La zone euro risque par contre de marquer le pas, en réaction au Brexit.

Alors que la Banque nationale suisse (BNS) doit se prononcer jeudi sur sa politique monétaire, Bakbasel ne s'attend pas à un relèvement des taux directeurs avant fin 2018. A cette occasion, l'institut d'émission dévoilera ses propres prévisions de croissance et d'inflation.

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