La banque centrale a maintenu son dispositif de taux négatifs et s'est dit prête à intervenir sur un marché des changes que son président Thomas Jordan a qualifié de "fragile".

"Lors de l'escalade des tensions commerciales entre les Etats-Unis et la Chine en mai, le franc suisse et le yen japonais se sont appréciés", a-t-il dit lors d'une conférence de presse qui a suivi l'annonce des décisions de politique monétaire.

"Les deux devises sont recherchées comme valeurs-refuge dans les périodes d'incertitude. Au vu de la valorisation élevée du franc suisse et de la fragilité de la situation, notre volonté d'intervenir reste nécessaire, comme l'est le taux d'intérêt négatif".

Le franc suisse a atteint le 3 juin un plus haut de près de deux ans contre l'euro avec les inquiétudes sur le commerce sans que la BNS ne modifie son évaluation, qualifiant toujours sa valorisation d'"élevée".

La BNS s'est par ailleurs dotée d'un nouveau taux directeur, en remplacement de la marge de fluctuation du taux Libor à 3 mois.

"La Banque nationale introduit aujourd’hui son propre taux directeur (taux directeur de la BNS)", indique la banque centrale dans un communiqué.

"Désormais, elle prend et communique ses décisions de politique monétaire en fixant le niveau de ce taux", poursuit-elle, précisant que ce nouveau taux directeur, fixé à -0,75%, remplace la marge de fluctuation assignée au Libor à 3 mois qui était comprise entre −1,25% et −0,25%.

"La Banque nationale vise à maintenir les taux d’intérêt à court terme du marché monétaire gagé en francs à un niveau proche de celui de son taux directeur", indique la BNS dans son communiqué.

Elle précise que "l'introduction du taux directeur s’explique par le fait que l’avenir du Libor n’est pas assuré."

(Marc Joanny pour le service français, édité par Véronique Tison)

par John Revill et Silke Koltrowitz