Zurich (awp) - Le Secrétariat d'Etat à l'économie (Seco) a nettement réduit ses prévisions de croissance pour 2017, après une performance conjoncturelle morose en première partie d'année. Les spécialistes bernois se sont par contre montrés plus optimistes pour le prochain exercice, où la Suisse devrait bénéficier de la reprise conjoncturelle mondiale.

Pour cette année, les prévisionnistes du Seco ont ramené leurs estimations de croissance du produit intérieur brut (PIB) à 0,9%, contre 1,4% dans les précédentes estimations de juin.

La consommation privée ne devrait plus afficher qu'une progression de 1,3%, contre 1,5% anticipé auparavant, tout comme les dépenses publiques (+1,3%), encore attendues à +1,7% en juin, a précisé le Seco dans un communiqué.

Les investissements dans la construction sont par contre attendus en hausse de 1,4%, contre +0,9% jusqu'à présent. Au niveau du commerce extérieur, les attentes en matière d'exportations n'ont pas changé (+3%), mais les importations devraient progresser plus nettement (+3,4%) qu'escompté initialement (+2,5%).

Parmi les autres indicateurs clés, le taux de chômage est invariablement attendu à 3,2% cette année, tout comme l'inflation, pronostiquée à 0,5%.

FORTE ACCÉLÉRATION DES BRICS ET DE LA CHINE

"La croissance du PIB est restée en dessous des attentes au 1er semestre 2017", a indiqué le Seco dans un communiqué. Selon les spécialistes, "l'industrie manufacturière ainsi que l'hôtellerie et la restauration ont certes poursuivi leur reprise après des années difficiles, mais cette reprise a été contrecarrée par le faible développement des autres secteurs de services".

La Suisse a en effet enregistré au deuxième trimestre un PIB en hausse de seulement 0,3% sur un trimestre. De janvier à mars, le Seco a même ramené le taux de croissance à 0,1%, contre 0,3% dans ses précédentes estimations.

Le Seco se montre cependant plus optimiste pour 2018 et table désormais sur une accélération de la croissance de 2,0%, contre 1,9% attendu précédemment. Cette embellie devrait être portée par les dépenses des ménages (+1,4%), les investissements en biens d'équipement (+2,3%) et les exportations (+4,2%).

L'amélioration conjoncturelle doit se traduire par un recul du taux de chômage à 3,0%, mais l'inflation risque toujours d'être faible (+0,2%).

Les économistes ont invoqué les indicateurs avancés - comme ceux du KOF ou le PMI - qui suggèrent "une nette accélération de la croissance dans un futur proche". Selon le Seco, "les branches exportatrices suisses profitent de la bonne santé de l'économie mondiale et en profiteront d'autant plus si l'appréciation du franc observée cet été perdure".

Au niveau international, le Seco mise cette année sur une croissance économique de 2,1% dans la zone euro et de 2,2% aux Etats-Unis. Les pays du Bric et la Chine sont attendus à respectivement +5,5% et +6,5%.

Le Seco se range ainsi dans la liste des instituts ayant récemment révisé en baisse leurs prévisions de PIB. La Banque nationale suisse (BNS) a ainsi ramené ses attentes de croissance conjoncturelle en 2017 à "près de 1%", contre "environ 1,5%". Credit Suisse a pour sa part abaissé ses prévisions cette année à 1,0%, contre 1,7% précédemment.

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