Si le regain d'inflation au niveau mondial est un fait incontestable depuis quelques mois, Swiss Life AM ne le voit pas dégénérer en une "hyperinflation" qui deviendrait alors néfaste. Il existe en effet encore aux Etats-Unis et dans le monde d’immenses surcapacités industrielles, plus de 8 ans après la faillite de la banque Lehman Brothers. "L’excès de capitaux de production dans certains secteurs industriels permet de contenir tout excès inflationniste", confirme Eric Bourguignon, directeur de la Gestion taux et crédit chez Swiss Life AM.

D'ailleurs, le gestionnaire d'actifs souligne que l'inflation core (hors alimentation et énergie) reste raisonnable.

Pour autant, trois facteurs au moins, déjà à l’œuvre, devraient continuer à soutenir les prix à travers le monde. D'abord, l'effet de base lié à la progression des prix énergétiques va rester d'actualité. "Par ce que les économistes appellent un effet de base, la hausse de près de 75% du cours du brut WTI enregistrée depuis un an provoque mécaniquement un pic d'inflation et ceci, quelle que soit l'évolution de l'environnement économique et financier", analyse Eric Bourguignon, chez Swiss Life AM.

De plus, des tensions salariales apparaissent sur le marché du travail américain, alors qu'il a atteint un quasi-plein emploi.

Enfin, Swiss Life AM rappelle que le programme de stimulation fiscale et d'investissement public souhaité par l'administration Trump aura des effets inflationnistes supplémentaires. "Le protectionnisme est inflationniste : la taxation des produits importés rend ces derniers moins attractifs pour les consommateurs américains et permet aux producteurs domestiques d'être moins concurrencés, et par conséquent d'augmenter leurs prix de vente", renchérit Eric Bourguignon.