BEYROUTH/AMMAN, 26 février (Reuters) - Plusieurs personnes ont souffert de symptômes apparaissant lors d'expositions au chlore, dimanche dans la région de la Ghouta orientale à la périphérie de la capitale syrienne Damas, et un enfant est mort, ont rapporté les autorités sanitaires de ce secteur tenu par l'opposition et assiégé par l'armée.

Les victimes, des conducteurs d'ambulances et d'autres personnes ont senti une odeur de chlore après "une énorme explosion" dans le secteur d'Al Chaïfounia, situé dans la Ghouta orientale, lit-on dans un communiqué des services de santé de l'opposition syrienne.

"Au moins 18 victimes ont été soignées au moyen de nébulisations d'oxygène", lit-on dans ce communiqué.

L'armée syrienne n'a pas réagi à ces informations. Le gouvernement syrien a toujours démenti utiliser des armes chimiques dans sa guerre contre l'opposition, qui entrera en mars dans sa huitième année.

L'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) a confirmé qu'un enfant était mort de suffocation dans la Ghouta orientale mais il a ajouté ne pas être en mesure de dire si des gaz toxiques avaient été utilisés.

Selon la Russie, alliée du régime Assad, les chefs des rebelles syriens "préparaient une provocation avec du matériel toxique", dit un communiqué publié sur le site du ministère de la Défense, "et ce dans le but d'accuser les forces gouvernementales d'utiliser des armes chimiques contre les civils".

La Ghouta orientale, dernier grand bastion de la rébellion près de Damas, est la cible d'une importante offensive de l'armée syrienne depuis une semaine.

Le Conseil de sécurité des Nations unies a adopté samedi une résolution préconisant une trêve de 30 jours dans l'ensemble de la Syrie. L'OSDH a fait état de 14 tués dimanche dans la Ghouta orientale, moins que les jours précédents, les bombardements de l'armée ayant été moins intenses.

En août 2013, les pays occidentaux avaient accusé Bachar al Assad d'avoir utilisé du gaz sarin dans une attaque dans la Ghouta orientale.

Les Etats-Unis ont affirmé au début du mois que le gouvernement syrien pourrait être en train de développer de nouvelles armes chimiques.

Damas était censé avoir effectué au 30 juin 2014 le démantèlement complet de son programme d'armes chimiques, conformément à une résolution des Nations unies.

Mais une enquête menée par l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OAIC) a confirmé par la suite le recours par les forces syriennes au chlore en tant qu'arme chimique.

Les enquêteurs de l'OAIC ont aussi conclu que le gouvernement syrien a utilisé du gaz sarin lors d'une attaque contre Khan Cheikhoun, une localité du nord de la Syrie, le 4 avril 2017, qui a fait des dizaines de morts. (Bureaux d'Amman et de Beyrouth, Andrey Ostroukh à Moscou, Eric Faye et Jean Terzian pour le service français)