(Actualisé avec Pentagone, §§ 6, 7)

ANKARA/BEYROUTH, 30 juillet (Reuters) - Le Front al Nosra, affilié à Al Qaïda, a enlevé dans le nord de la Syrie le chef d'un groupe rebelle soutenu par les Etats-Unis, rapportent des sources proches de l'opposition et l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH).

Dans un communiqué, la "Division 30" accuse le Front al Nosra d'avoir enlevé Nadim al Hassan et plusieurs de ses compagnons d'armes mardi soir dans une zone rurale au nord d'Alep.

D'après l'OSDH, Hassan et ses hommes ont été enlevés alors qu'ils revenaient d'une réunion à Azaz pour coordonner leur action avec d'autres groupes armés.

Selon des opposants syriens, la plupart des 54 combattants qui ont jusqu'à présent achevé une formation militaire assurée par les Américains en Turquie appartiennent à la "Division 30".

L'armée américaine a lancé en mai ce programme d'entraînement qui vise à former jusqu'à 5.400 combattants syriens par an afin de créer une "Nouvelle Force syrienne" en mesure de tenir tête aux djihadistes mais la plupart des candidats ont été jugés inaptes et les autres ont abandonné.

Le département américain de la Défense a déclaré jeudi être au courant des informations sur un éventuel enlèvement d'Hassan mais a semblé les infirmer.

"Nous ne révélons pas le nom des groupes impliqués dans le programme de formation mais nous pouvons assurer qu'aucun membre de la 'Nouvelle Force syrienne' n'a été capturé", a dit Elissa Smith, porte-parole du Pentagone.

Le Front al Nosra, que Washington considère comme une organisation terroriste, a plusieurs fois combattu et vaincu des groupes rebelles soutenus par les Américains.

Il a ainsi écarté l'an dernier le Front des révolutionnaires syriens de Djamal Maarouf, pourtant réputé comme l'un des plus puissants chefs de l'insurrection.

En mars dernier, c'est un autre groupe rebelle soutenu par les Occidentaux, le mouvement Hazzm, qui a annoncé sa dissolution et le ralliement de ses combattants à une alliance islamiste après sa défaite contre Al Nosra.

Washington et Ankara ont annoncé cette semaine leur intention de fournir une couverture aérienne aux rebelles syriens et de déloger les combattants de l'EI d'une bande de territoire le long de la frontière syro-turque, mais les deux pays ne se sont pas encore mis d'accord sur les groupes rebelles qu'ils soutiendraient. (Dasha Afanasieva à Ankara, Tom Perry à Beyrouth et Phil Stewart à Washington; Jean-Stéphane Brosse et Guy Kerivel pour le service français)