(Actualisé avec contexte, diplomate occidental)

par Stephanie Nebehay et John Irish

GENEVE, 24 février (Reuters) - L'envoyé spécial des Nations unies sur la Syrie, Staffan de Mistura, a entamé vendredi des discussions bilatérales avec les délégations présentes à Genève afin de définir le format des négociations de paix entre Damas et l'opposition.

Le négociateur en chef de l'opposition syrienne, Nasser al Hariri, a déclaré à la presse à l'issue d'une réunion de deux heures avec Staffan de Mistura que l'émissaire de l'Onu lui avait remis un document de travail portant sur "des questions de procédure et quelques idées pour commencer le processus politique".

Bachar al Dja'afari, négociateur en chef du gouvernement syrien, s'est lui aussi entretenu pendant deux heures avec le diplomate italo-suédois. "Nous avons uniquement parlé du format des prochaines réunions", a dit le responsable syrien.

"A la fin de la rencontre, De Mistura nous a donné un papier que nous avons accepté d'étudier. Nous l'informerons de notre position vis-à-vis de ce papier", a-t-il dit, corrigeant au passage l'interprète qui évoquait un "document". Il n'a donné aucun autre détail.

Lors de sa conférence de presse, Nasser Hariri a redit que la priorité de l'opposition était de commencer les négociations sur le volet politique avec un organe gouvernemental de transition. Cela semblait sous-entendre qu'il ne reculerait pas sur la demande de l'opposition de départ du président syrien Bachar al Assad.

"Nous avons entendu de la part de M. de Mistura des idées et des suggestions positives (...)", a déclaré Nasser Hariri.

Les négociations de paix de Genève, interrompues depuis dix mois, ont repris jeudi sous l'égide des Nations unies en présence des représentants de Damas et d'une délégation de l'opposition syrienne.

En dix mois, le contexte a été bouleversé tant sur le théâtre du conflit, où le régime de Bachar al Assad, appuyé par la Russie et des renforts coordonnés par l'Iran, a repris l'initiative face à une insurrection fragmentée, que sur le plan diplomatique, avec l'arrivée de Donald Trump à la Maison blanche et la reprise en main du dossier par le trio Russie-Iran-Turquie depuis la fin de la bataille d'Alep.

Il y a dix mois, De Mistura avait dû faire la navette entre les délégations qui ne s'étaient pas retrouvées dans la même pièce. La dégradation de la situation en Syrie avait conduit à la suspension des discussions.

Cette fois encore, estime un diplomate occidental de haut rang, Genève ne devrait pas déboucher sur des discussions directes, et ce malgré la cérémonie d'ouverture de jeudi à laquelle participaient ensemble les deux délégations syriennes pour la première fois en trois ans.

"Staffan disait récemment que son ambition était d'avoir des discussions directes mais je doute que cela se produire. A mon avis, ce sera comme l'an dernier, des discussions de proximité", a ajouté ce diplomate. (avec Tom Miles, Yara Abi Nader et Laila Bassam; Jean-Stéphane Brosse, Danielle Rouquié et Henri-Pierre André pour le service français)