PARIS, 6 août (Reuters) - L'aide humanitaire française à la Syrie est "loin d'être suffisante", a estimé lundi le Conseil national syrien (CNS), plus ancien groupe de l'opposition politique au régime de Bachar al Assad.

L'armée syrienne bombarde les positions rebelles à Alep, (voir ) dans le nord du pays, et la bataille menée dans la capitale économique de la Syrie va mener à un "carnage", d'après le CNS. Le conflit syrien a fait 18.000 morts en près de 17 mois, selon les organisations proches de l'opposition.

A l'occasion de la tenue début juillet de la conférence des Amis du peuple syrien, Paris a prôné un soutien logistique renforcé à l'opposition, notamment en lui fournissant des moyens de communication et en appuyant les réseaux humanitaires sur place. (voir )

L'aide française "est loin d'être suffisante", a estimé sur Europe 1 Bassma Kodmani, porte-parole du CNS, citant précisément moyens de communication et soutien aux réseaux d'aide humanitaire.

"Nous attendons encore concrètement sur le terrain que l'on fasse confiance à la population syrienne et que l'on utilise les réseaux locaux", a-t-elle ajouté, tout en qualifiant de "fondamental" le rôle joué par la France dans le soutien à l'opposition et la "délégitimation" du régime syrien.

La France, qui a pris la présidence tournante du Conseil de sécurité de l'ONU le 1er août, entend demander une réunion au niveau ministériel pour discuter de la situation syrienne.

Mais l'ONU se heurte aux vetos de la Russie et de la Chine, jusqu'ici opposées à tout projet de résolution condamnant le régime de Bachar al Assad. L'Assemblée générale des Nations unies a adopté vendredi un projet de résolution non contraignante condamnant le gouvernement syrien et réclamant une transition politique (voir ). Russie et Chine ont voté contre.

"Nous sommes devant une situation historique de blocage et de paralysie totale du conseil de sécurité", a dit lundi Bassma Kodmani. "Nous ne sommes pas déçus, nous sommes scandalisés", a-t-elle ajouté.

Face à l'échec de son plan de paix censé mettre un terme aux violences, l'émissaire international pour la Syrie Kofi Annan a annoncé qu'il démissionnerait à la fin du mois. (voir ) (Chine Labbé, édité par Yves Clarisse)