(Bilan actualisé)

BEYROUTH, 24 février (Reuters) - Les bombardements aériens se sont poursuivis samedi sur la Ghouta orientale, à l'est de Damas, pour le septième jour d'affilée, selon les informations publiées par les services d'urgence, un témoin et l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH).

Les habitants de l'enclave rebelle terrés dans les sous-sols des immeubles et les associations médicales évoquent une dizaine d'hôpitaux attaqués, malgré les négociations qui se poursuivent à l'Onu pour la mise au point d'un cessez-le-feu.

Le gouvernement syrien et son allié russe disent ne viser par leurs bombardements que des combattants rebelles. Ils expliquent vouloir faire cesser les attaques au mortier de ces rebelles sur la capitale toute proche et accusent les insurgés de se servir de la population comme d'un bouclier humain.

Depuis dimanche soir, les frappes aériennes, tirs de roquettes et autres tirs d'artillerie ont fait plus de 500 morts, selon les calculs de l'OSDH, une ONG proche de l'opposition syrienne, basée à Londres. Parmi ces morts figurent plus de 120 enfants.

Selon l'OSDH, les raids aériens dirigés par le gouvernement de Bachar al Assad ont notamment touché samedi les villes de Douma et Zamalka et ont fait 31 morts.

Selon la Défense civile de la Ghouta orientale, les services d'urgence ont été appelés après des frappes sur Kafr Batna, Douma et Harasta.

PLUS LE TEMPS DE COMPTER LES MORTS

La Défense civile, qui opère en zone rebelle, dit avoir recensé au moins 350 morts sur une période de quatre jours, mais n'avoir plus le temps de compter.

"Peut-être qu'il y en a beaucoup plus", commente Siradj Mahmoud, un de ses porte-parole. "Nous n'avons pas pu compter les martyrs hier ni le jour d'avant parce que les avions de guerre ne quittent pas le ciel."

Alors que pleuvent les bombes, les sauveteurs ont du mal à retirer les personnes des décombres, explique Siradj Mahmoud. "Mais nous continuerons à être là, même si nous devons y aller en courant avec nos propres jambes et creuser à mains nues pour sauver des gens."

Un témoin à Douma a dit s'être réveillé aux premières heures de samedi au son des bombardements aériens tout proches. Les rues sont quasi-désertes, dit-il.

Selon les Nations unies, près de 400.000 personnes vivent dans la Ghouta orientale. Cette zone, constituée de villes satellites de la capitale et d'exploitation agricoles, est assiégées par les forces du régime de Bachar al Assad depuis 2013. Les premiers affrontements en Syrie ont commencé en mars 2011.

Le Conseil de sécurité de l'Onu, qui devait voter vendredi une résolution, préparée par la Suède et le Koweït, permettant d'établir un cessez-le-feu de 30 jours dans toute la Syrie pour permettre le passage de l'aide humanitaire et l'évacuation des blessés, a dû reporter son vote d'une journée.

Le vote est désormais attendu ce samedi dans la soirée.

Les 15 membres du Conseil de sécurité cherchent à s'assurer le vote de la Russie, allié de la Syrie, qui dispose d'un droit de veto, en tant que membre permanent du Conseil.

Côté rebelles, les groupes insurgés de la Ghouta ont également continué samedi à tirer au mortier sur la vieille ville de Damas, rapportent les médias publics syriens. Leurs bombardements vendredi ont fait un mort et plus de 60 blessés. (Ellen Francis et Dahlia Nehme; Danielle Rouquié pour le service français)