* Reçus à l'Elysée, les Kurdes évoquent un soutien militaire

* Pas de commentaire de l'Elysée, offre de médiation (Actualisé après la rencontre à l'Elysée, déclarations, contexte)

PARIS, 29 mars (Reuters) - Emmanuel Macron a assuré jeudi les forces démocratiques syriennes (FDS) du soutien de la France dans le nord-est de la Syrie, un appui qui pourrait se traduire notamment par l'envoi de troupes françaises dans la région selon le représentant des kurdes syriens en France.

Le chef de l'Etat français a reçu à l'Elysée une délégation des FDS - une alliance militaire de rebelles arabes et kurdes créée en 2015 pour lutter contre l'Etat islamique avec l'appui de la coalition internationale emmenée par les Etats-Unis.

Au cours de cette rencontre, Emmanuel Macron a "rendu hommage aux sacrifices et au rôle déterminant des FDS dans la lutte contre Daech (l'Etat islamique-NDLR) et réaffirmé la priorité de ce combat alors que la menace terroriste perdure", a rapporté l'Elysée dans un communiqué.

"Il a assuré les FDS du soutien de la France, en particulier pour la stabilisation de la zone de sécurité au nord-est de la Syrie, dans le cadre d’une gouvernance inclusive et équilibrée, pour prévenir toute résurgence de Daech dans l’attente d’une solution politique au conflit syrien", a ajouté la présidence sans donner plus de précisions sur la nature de ce soutien.

Selon les représentants kurdes présents lors de la rencontre, Emmanuel Macron leur a promis un renforcement du soutien humanitaire, diplomatique mais également militaire de la France pour les aider à lutter contre l'EI.

La France enverra des troupes, a dit à Reuters le représentant en France du Kurdistan syrien, Khaled Issa, sans en préciser le nombre. "C'est un message à la Turquie évidemment pour que cette action irresponsable des islamistes d'Ankara s'arrête."

L'Elysée n'a pas souhaité faire de commentaire à ce sujet.

OFFRE DE MEDIATION

La France a été accusée ces derniers mois d'avoir "abandonné" les Kurdes des YPG, ses alliés dans la lutte contre l'EI et cibles pendant plus de deux mois à Afrin de bombardements de la Turquie.

Ankara considère les milices YPG (Unités de protection du peuple) comme la branche syrienne du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), considéré comme "terroriste" par les autorités turques.

Invoquant des questions de sécurité frontalières, la Turquie a menacé de poursuivre ses opérations militaires au-delà d'Afrin, vers Manbij, où sont également basés des combattants kurdes.

Rappelant avoir exprimé ces dernières semaines "sa préoccupation" concernant la situation dans l'enclave kurde, Emmanuel Macron a dans le même temps réaffirmé jeudi soir "l’engagement de la France contre le PKK et son attachement à la sécurité de la Turquie", selon l'Elysée.

"Prenant acte de l’engagement des FDS à n’avoir aucun lien opérationnel avec ce groupe terroriste et à condamner tout acte à caractère terroriste d’où qu’il vienne, il a souhaité qu’un dialogue puisse s’établir entre les FDS et la Turquie avec l’assistance de la France et de la communauté internationale", ajoute la présidence.

La situation en Syrie a été évoquée lors d'un entretien téléphonique entre Emmanuel Macron et le président américain Donald Trump mardi. (John Irish et Marine Pennetier, édité par Simon Carraud)