NATIONS UNIES, 2 septembre (Reuters) - La Russie retarde l'ouverture d'une enquête internationale censée permettre de déterminer la responsabilité de bombardements chimiques survenus en Syrie, dit-on de sources diplomatiques aux Nations unies, où le représentant de Moscou parle, lui, de problèmes techniques.

Ban Ki-moon, secrétaire général de l'Onu, a adressé une lettre aux Etats membres du Conseil de sécurité pour les informer de ses projets concernant cette enquête, qui doit être menée par les Nations unies et l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC). Le Conseil avait cinq jours pour y répondre, mais ce délai qui expirait mardi, n'a pas été respecté.

Selon plusieurs diplomates, la Russie, qui assure la présidence tournante du Conseil de sécurité, hésite quant à l'attitude à adopter. Interrogé sur le sujet lors d'une conférence de presse, l'ambassadeur russe à l'Onu Vitali Tchourkine s'est efforcé de dissiper les inquiétudes.

"Le plus important, c'est de savoir ce qui va se passer et que le mécanisme fonctionne aussi efficacement que possible", a-t-il déclaré, indiquant qu'il avait demandé des précisions écrites à l'Onu sur la façon dont l'enquête allait être menée.

Ces demandes portent sur trois thèmes, a ajouté le diplomate. Il n'en a toutefois cité qu'un, celui des contributions financières, qui pourraient, selon lui, nuire à l'impartialité des enquêteurs.

La délégation russe souhaite par ailleurs étendre les investigations au territoire irakien, où des bombardements à l'arme chimique imputés aux djihadistes de l'Etat islamique ont également eu lieu, dit-on de source diplomatiques occidentales.

En ce qui concerne la Syrie, les puissances occidentales tiennent les forces gouvernementales pour responsables, tandis que la Russie, alliée de Damas, accuse les rebelles. (Louis Charbonneau, Jean-Philippe Lefief pour le service français)