La décision du Royaume-Uni de quitter l'Union européenne a ouvert la boîte de Pandore, amenant une vague d'incertitudes, de craintes et d'inquiétudes à se propager à l'ensemble des marchés financiers internationaux, observe Fabrizio Quirighetti, chief investment officer, co-head of Multi-Asset de SYZ Asset Management dans sa lettre de juillet. Pour lui, le défi n'est pas tant la probabilité fortement accrue d'une récession mondiale, ni le possible tarissement de la liquidité, que l'énorme prime de risque politique désormais intégrée à l'ensemble des placements.

Du référendum italien sur la réforme du Sénat en octobre aux présidentielles américaines de novembre en passant par les élections en France et en Allemagne l'an prochain, cette victoire inédite et anti-système fait désormais naître des doutes sur l'avenir du Royaume-Uni, de l'Union européenne et, dans une certaine mesure, sur les limites de la mondialisation et les inégalités.
Dans un contexte difficile marqué par une croissance mondiale décevante et des politiques monétaires décidément non conventionnelles, les ondes de choc géopolitiques ont décuplé la peur de l'inconnu, souligne le professionnel.

Y a-t-il malgré tout de bonnes nouvelles pour les investisseurs ? Oui assure-t-il, car la volatilité crée des opportunités. "Bien souvent toutefois, nous avons tendance à nous focaliser davantage sur la défense et la protection des portefeuilles que sur les perspectives de rendements futurs, ce qui est tout naturel lorsque les temps sont difficiles.  Peut-être êtes-vous, tout comme moi, tombés plusieurs fois dans ce piège, notamment lorsque l'on devient trop complaisant à l'égard du risque par rapport aux valorisations (c'est-à-dire trop gourmand)", commente Fabrizio Quirighetti.

Cette fois-ci cependant, la situation est différente en ce qui concerne Syz AM car la société de gestion avait déjà positionné ses portefeuilles de manière défensive, sur le mode du " catenaccio " : en effet, les valorisations lui semblaient déjà excessives face au risque d'un possible Brexit qui s'est désormais réalisé.

Dès lors, l'équipe Multi-Asset de Syz AM estime que les investisseurs doivent maintenant afficher la même bravoure que ces Vikings islandais qui ont éliminé l'Angleterre de l'Euro de football. "Sans doute avaient-ils le trac avant le coup d'envoi, comme nous l'avons maintenant. Le défi était énorme et leurs chances étaient minces, mais ils ont fait preuve de suffisamment d'humilité, d'agilité et de réalisme pour l'emporter", souligne l'équipe Multi-Asset.

"A nous maintenant de suivre leur exemple et de surmonter nos craintes pour rétablir, de manière sélective et tactique, un degré de risque dans nos portefeuilles", conclut Fabrizio Quirighetti.