L’essor de la robotique 

Les derniers chiffres de la Fédération Internationale de la Robotique montrent qu’il y a 2,7 millions de robots opérationnels dans les usines à travers le monde, soit une croissance de 12 %. En 2019, le taux de robotisation moyen mondial est de 113 robots pour 10 000 employés. Mais les disparités entre pays restent importantes puisque parmi les plus avancés dans la robotique on retrouve Singapour avec 918 robots pour 10 000 employés, 855 en Corée du Sud, 364 au Japon, 346 en Allemagne et 277 en Suède. L’automobile reste le marché le plus important avec 34 % des volumes suivi par l’électronique avec 25 %. 

Ce marché, déjà d’envergure mondiale, devrait continuer de se développer rapidement. En effet, les robots deviennent de plus en plus efficients et accessibles économiquement. Ils devront également s’inviter davantage dans notre quotidien. On pense notamment à l’utilisation que cela pourrait avoir dans le médical (cf Noviacare de Pharmagest Interactive) ou dans le transport de passager (cf Uber et sa future flotte de drone aérien sans pilote). Partant de ce constat, on peut alors se demander comment se comporte la thématique en bourse. 

L’indice Rise of the Robots Total Return de la Société Générale enregistre une performance de 28,8 % sur l’année au coude à coude donc avec le Nasdaq 100. Sur trois ans, l’indice réalise un gain de 70,8 %. Il est composé de 150 actions liées à la robotique et l’IA et qui respectent certains critères en termes de dépenses en R&D sur CA, de ROE et de croissance des ventes sur trois ans. Dans les principales valeurs de l’indice, on peut retrouver Nio (un concurrent de Tesla) ; Advanced Micro Devices ; Adyen ; Nvidia ; Qualcomm Inc ; Aspen Technology ; Datadog ; AMS AG ; Cadence Design Sys ; Servicenow

Pour aller plus loin dans votre recherche d’actions, Zonebourse vous a concocté un screener sur la thématique. Sinon, vous pouvez vous tourner vers l’ETF Robotics de chez Lyxor (LU1838002480) qui vise à répliquer l’indice cité précédemment. Le fonds Pictet Robotics est également présent sur la thématique. 

Nous terminerons sur une citation d’Angus Deaton, Nobel d’économie en 2015 : "L'avènement de la globalisation porte en elle la croyance d'une destruction des emplois à l'Ouest pour les envoyer à l'Est et au Sud. Mais la plus grande menace qui pèse sur les emplois traditionnels, ce ne sont pas les Chinois ou les Mexicains, c'est un robot". Toutefois, pour reprendre la théorie de “destruction créatrice” de Joseph Schumpeter, des nouvelles fonctions seront créés notamment dans la conception, la maintenance, et le contrôle de la qualité en fin de chaîne. Reste donc à savoir si les créations seront plus importantes que les destructions. 


Techno-parade européenne

On le sait, la cote européenne ne regorge pas de champions de la technologie, à l'inverse de la place américaine. D'ailleurs, les professionnels de la finance qui s'intéressent au secteur sont en général capables de citer à peu près tous les grands acteurs spécialisés du vieux continent, ce qu'ils seraient bien en peine de faire pour les entreprises technologiques américaines.

Au sein de huit des principaux indices européens, quels sont ceux dont la composante technologique est la plus développée ? Nous avons identifié, dans le tableau qui suit, les entreprises concernées au sein des indices précités.

Il est difficile de tirer des conclusions à la vue de ces chiffres. Les deux indices les plus exposés aux secteurs technologiques ont fait mieux que la moyenne mais n'ont pas particulièrement brillé. Le cas de l'AEX est intéressant. L'indice néerlandais est largement plus exposé que ses homologues aux valeurs technologiques (plus de 23% désormais). Il l'était évidemment moins en début d'année. La baisse de 8% affichée par l'indice s'explique par l'effondrement des grosses capitalisations comme Royal Dutch Shell, Unibail-Rodamco-Westfield et ING Groep notamment. Les cinq technologiques ont gagné entre 16% (pour Just Eat-Takeaway) à 120% (pour Adyen).

Pour le DAX, la situation est un peu différente. Les gains 2020 sont mieux répartis au sein de l'indice, mais force est de constater que là aussi, la technologie a brillé : Delivery Hero et Infineon ont gagné respectivement 29 et 39%. Et SAP SE s'adjuge 8%. Notons toutefois que Delivery Hero est l'arbre qui cache l'explosion en vol de Wirecard, dont il a pris récemment la place dans le DAX.

Plus globalement, les valeurs technologiques européennes sont à créditer de parcours bien supérieurs à la moyenne cette année, à l'exception de quelques accidents de parcours spécifiques, comme Amadeus (-34%) en Espagne, dans les logiciels certes, mais les logiciels de réservation dans le transport aérien. Madrid n'a d'ailleurs pas pu compter non plus sur la contribution de son autre valeur technologique, Indra, qui a perdu 40%.

Le graphique qui suite illustre le parcours du STOXX Europe 600 Technologie (en noir) et le STOXX Europe 600 (en rouge) : la surperformance dépasse 20%, malgré les soubresauts de septembre.