Plus haut annuel atteint hier sur le Bitcoin

Le Bitcoin semble prendre de la vitesse depuis quelques jours. La crypto-devise avait franchit sa résistance des 12 000 $ en début de semaine et hier, elle a accéléré de 7 % dépassant ainsi son plus haut annuel à 12 500 $. Cette progression intervient après une série d’annonces positives notamment celle de Paypal déclarant qu’il sera bientôt possible d’acheter, vendre et de conserver des Bitcoins sur sa plateforme, ce qui touche potentiellement plus de 346 millions de personnes. La société vise également à rendre disponible les achats en BTC auprès de ses 26 millions de commerçants dans le monde d’ici début 2021. 

Par ailleurs, de plus en plus de sociétés considèrent l’investissement dans le Bitcoin pour se protéger de l’inflation réelle. En effet, après MicroStrategy puis la société Square de Jack Dorsey (P-DG de Twitter), c’est au tour de la petite britannique Mode Global Holdings d’annoncer qu’elle placera jusqu’à 10 % de sa trésorerie en crypto-monnaie afin de “protéger ses actifs contre la dévaluation des devises”. 

Pour approfondir le sujet, nous parlions déjà en début de semaine du Bitcoin suite à une étude menée par Fidelity Investment. Le gérant d’actifs démontre en effet la pertinence de détenir un petit pourcentage de son capital dans cette crypto-monnaie.

Sur un plan graphique, en données journalières, la moyenne mobile à 20 jours croise à la hausse la MM 50. Si on switch sur une unité de temps plus longue - en hebdomadaire - on remarque que les derniers points bas sont de plus en plus haut, signalés par une oblique haussière. De plus, le Bitcoin a cassé des résistances clés notamment celle des 10 000 $ puis celle des 12 000 $. Il avoisine aujourd’hui les 13 000 $. Le scénario anticipé est d’abord une consolidation - qui serait saine - dans le canal bleu (compris entre 12 300 $ et 13 300 $). Par la suite, une cassure par le haut de la borne haute pourrait nous donner un objectif de cours à 16 300 $. Dans un scénario alternatif moins optimiste, le Bitcoin pourrait revenir sur les 12 000 $ voire 10 000 $ en continuation.

Depuis le début de l’année, les crypto-monnaies ont le vent en poupe et renforce ainsi leur caractère intrinsèque de valeur refuge. Sur le graphique, l’Ethereum enregistre une progression de 221 %, le Bitcoin 81 % et enfin le Ripple qui progresse plus lentement de 32 %.

Graphique Bloomberg

Des performances qui sont très loin de celle du Footsie 100… notre focus suivant.

FTSE 100 : Barnier plus fort que Johnson

Le FTSE 100 a perdu plus de 23% depuis le 1er janvier, ce qui le classe à peu près entre le PSI Portugais et l'IBEX espagnol. Loin derrière le STOXX Europe 600 en tout cas, avec sa baisse de l'ordre de 13%. En tenant compte de la paire EUR / GBP, l'écart est même encore plus important. Certains banquiers londoniens parlent de "Johnson vs. Barnier Index". Pour le moment, il n'y a pas vraiment photo : le négociateur de l'UE mène haut la main face au Premier ministre britannique, que ce soit en 2020 ou depuis sa nomination, le 24 juillet 2019.

Londres subit la double peine de la Covid et du Brexit. Avec un soupçon de mauvais esprit, on pourrait même affirmer que la disparition du coronavirus interviendra avant le Brexit. 

On retrouve quatre dossiers à plus de 50% de hausse dans l'indice londonien :

  • Fresnillo (+97%) : être exposé aux métaux précieux était un atout considérable cette année. Réaliser plus de 50% de ses revenus avec l'or était encore plus appréciable.

  • Ocado (+85%) : la double casquette du groupe a joué à plein. D'un côté, c'est un épicier en ligne, de l'autre un fournisseur de technologies logistiques pour la vente en ligne. Que demander de plus ?

  • Scottish Mortgage (+78%) : le fonds appartenant à Baillie Gifford était le second actionnaire de Tesla derrière Elon Musk. On comprend dès lors, au vu du parcours boursier du constructeur automobile, que Scottish Mortgage a bénéficié de quelques retombées.

  • Polymetal (+50%) : même raisonnement que pour Fresnillo. Être fortement exposé aux métaux précieux a payé en 2020.

Du côté des baisses, les secteurs auxquels on s'attend sont présents, avec des sanctions très lourdes.

  • International Consolidated Airlines (-76%) : pas besoin de vous faire un dessin. La maison-mère de British Airways, Iberia et Vueling est au cœur de la tempête Covid.

  • Rolls-Royce (-67%) : pas besoin de vous faire un dessin. Le fournisseur de réacteurs d'avions est au cœur de la tempête Covid.

  • Royal Dutch Shell (-60%) : chute de la consommation, chute des cours avec cette incroyable descente des prix en territoire négatif en début d'année, transition énergétique… Le secteur pétrolier est étrillé en bourse en 2020.

  • BP Plc (-58%) : cf. Royal Dutch Shell.

Lloyds Banking Group (-56%) : après l'aéronautique et le pétrole, la banque est l'un des secteurs les plus affectés cette année. De tous les acteurs, c'est Lloyds qui souffre le plus, mais NatWest et HSBC ne sont pas loin.

Le FTSE (en blanc) souffre de la comparaison avec le STOXX Europe 600 (en vert) depuis la nomination de "Bojo"

Graphique Bloomberg du Footsie 100 en données journalières depuis le 1er janvier

Sur un plan graphique, l’indice britannique évolue dans un canal baissier, où les points hauts sont de plus en plus bas. Il se trouve aujourd’hui sur un support clé à 5 800 points. S’il venait à franchir par le bas ce niveau, le Footsie 100 pourrait retrouver les 5 600 points. C’est le scénario anticipé. A l’inverse, s’il rebondit sur son support, un objectif à 6 000 points peut être fixé (borne haute du canal baissier).