PARIS, 29 mai (Reuters) - Le tribunal de commerce de Bobigny a reporté au 19 juin l'examen des offres de reprise de Tati, conformément à la demande des syndicats, afin de laisser davantage de temps aux repreneurs potentiels pour améliorer leurs offres. "Les syndicats ont souhaité un report et j'ai soutenu cette demande", a déclaré à Reuters Michel Rességuier, PDG de transition d'Agora Distribution, qui regroupe les enseignes Tati, Giga Store, Fabio Lucci et Degrif'Mania.

Les offres émanent d'un consortium regroupant Centrakor, Stokomani, Maxi Bazar et Foir'Fouille, du groupe Gifi et du déstockeur Babou. Leur examen devait avoir lieu ce lundi.

Le consortium et Gifi proposent de reprendre plus de 70% des salariés mais leurs projets industriels diffèrent radicalement.

Gifi, qui propose de reprendre 95 des 140 magasins et 1.300 des 1.754 salariés, entend conserver l'enseigne au vichy rose et blanc, qu'il compte redresser.

Le consortium de déstockeurs souhaite lui aussi reprendre 95 magasins, et 1.258 salariés, mais pour faire passer la majorité des magasins Tati sous ses propres enseignes.

Babou propose pour sa part de reprendre six magasins et leurs salariés.

Outre les aspects financiers, de prix de cession, d'investissements et de financement des stocks, le tribunal aura à juger de la solidité et de la faisabilité des projets.

Le pionnier du discount textile en France est en grande difficulté depuis plusieurs années.

Distancé par Kiabi, numéro un français de l'habillement (groupe Mulliez), et plus récemment par les offres à très bas prix de l'irlandais Primark, Tati a accusé une perte d'Ebitda de plus de 60 millions d'euros en 2016, sur un chiffre d'affaires de 345 millions d'euros.

Agora a été placé en redressement judiciaire le 4 mai.

Le tribunal devrait prendre sa décision dans les huit jours qui suivront l'audience. (Pascale Denis, édité par Bertrand Boucey)