Les chiffres du jour étant jugés globalement décevants, c'est une 'bonne nouvelle' pour les marchés obligataires qui en profitent pour se redresser après l'épisode correctif qui a suivi la publication des chiffres de l'emploi US il y a une semaine.

Les investisseurs tempèrent leurs craintes de relèvement trop rapide des taux aux Etats Unis en 2016: si un tour de vis est quasiment acté pour le 16 décembre prochain, la FED ne devrait ensuite remonter ses taux que très lentement, après une intense préparation psychologique des marchés (qui doit impérativement rester 'bullish' sinon le château de carte s'effondrerait).
La BCE devrait 'frapper fort' début décembre de l'avis de nombreux analystes: elle suscité des attentes très fortes il y a 3 semaines, elle ne peut prendre le risque de décevoir.

Elle dispose de nombreux arguments pour sortir le grand jeu, comme l'inflation trop basse (les pressions déflationnistes s'accroissent vient de nous rappeler Mario Draghi ce jeudi) ou encore un PIB de la zone Euro un peu faiblard au troisième trimestre.
Il n'a crû de que de +0,3% (même score en France et en Allemagne, les 2 premières économies de la région), soit 0,1 point de moins qu'anticipé par les économistes... et l'Italie déçoit avec +0,2% contre +0,3% attendu, la Finlande subissant une 4ème année de récession, une situation inextricable liée à la dépression que connait son principal partenaire, la Russie (le '10 ans' Finlandais se détend de 0,855% vers 0,798% et de -16Pts de base sur la semaine).

'La croissance de la zone euro a échoué à gagner de la vitesse, en dépit des mesures de soutien de la banque centrale et de la dépréciation de l'euro à des niveaux plus compétitifs', a constaté Chris Williamson, économiste en chef de Markit.

Le rendement des bons du Trésor libellés en Euro s'est donc détendu partout ce vendredi: les Bunds affichent -5Pts de base à 0,564%, les OAT -6,3Pts à 0,87% (soit -15Pts sur la semaine), les 'bonos' espagnols de -4Pts à 0,8050% et les BTP italiens de -4,5Pts à 1,471%.

Un autre motif de miser sur une BCE durablement 'accommodante', c'est la révision à la baisse des anticipation de croissance mondiale en 2016 et 2017 par Moody's.

Outre-Atlantique, les T-Bonds se redressent également (embellie de 3Pts de base à 2,283%, soit -5Pts sur la semaine) alors que les ventes au détail n'ont augmenté que de 0,1% le mois dernier, soit 3 fois moins qu'attendu, après une stagnation en septembre (chiffre révisé de +0,1%).

Les prix à la production ont également déçu en se repliant de 0,4% le mois dernier, après un recul de 0,5% en septembre et contre une prévision moyenne de +0,1% (les prix se contractent de -1,6% sur un an).

L'indice de confiance des consommateurs américains mesuré par l'Université du Michigan ('UMich') s'est en revanche établi à 93,1 points ce mois-ci en estimation préliminaire, 1,6 point de plus qu'anticipé par les économistes, après 90 points au mois d'octobre.

Il faut cependant relativiser cette 'confiance' car les géants de la distribution multiplient les 'profit warnings' aux Etats Unis: après Wal Mart il y a 10 jours, c'est au tour de Macy's et de Nordstrom de réviser baisse leurs objectifs pour 2015 et 2016.

De même, les stocks des entreprises ont crû de 0,3% en séquentiel en septembre, alors que le consensus visait une stabilité le mois dernier.

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