Les investisseurs ont clairement préféré acheter des dettes souveraines que des actions en ce mardi de clôture du 1er trimestre 2015.
Un trimestre record pour les indices boursiers... mais également pour les portefeuilles obligataires, et notamment ceux orientés vers 'le risque' (les dettes périphériques, le 'high yield').

Beaucoup d'experts jugeaient que le rythme de progression des 'treasuries' (et de décrue des taux) observé fin 2014 n'était pas tenable... et c'est tout l'inverse qui s'est produit !
Les Bunds par exemple affichaient 0,58% de rendement le 1er janvier, ils re-testaient le plancher des 0,158% ce mardi (-2Pts de base).
Les 'bonos' espagnols offraient encore 1,75% de rendement en début d'année, mais seulement 1,21% aujourd'hui (-6Pts de base par rapport à lundi).
Les BTP italiens font encore mieux puisqu'ils passent de 1,95% à seulement 1,24% (-70Pts de base, dont -7Pts depuis hier soir).
Nos OAT ont vu leur rendement chuter de 0,95% à 0,48% (et 0,42% au plus bas le 20 mars).
Outre Atlantique, la performance n'est au rendez-vous ni sur le compartiment action, ni sur le compartiment obligataire: les T-Bonds offraient 2,2% de rendement au 1er janvier puis 2,25% les 5 et 6 mars dernier... avant de se détendre un peu sous 2%, et désormais 1,93% contre 1,95% lundi.

Une bonne tenue des T-Bonds un peu inattendue puisque la fin de l'après-midi fut ponctuée par une dernière statistique positives aux USA : net rebond de la confiance des consommateurs américains (Conference Board Survey) qui repasse de 98,8 vers 101,3... non loin du zénith historique des 103,8 de janvier.
Une heure auparavant, les opérateurs avaient découvert un rebond de 'activité dans la région de Chicago n'est (à 46,3 points, après 45,8 le mois dernier)... mais c'est une déception compte tenu des 51,8 points anticipés par les économistes.

La détente des taux longs en Europe ce mardi n'allait pas forcément de soi après la publication de plusieurs données macroéconomiques emblématiques, parmi lesquelles le recul de 0,1% du taux d'inflation annuel dans l'eurozone pour le mois en cours (estimation flash), conformément aux attentes des économistes.

Eurostat a comptabilisé un repli de 0,1 point du taux de chômage, à 11,3% en février dans l'Eurozone (mais il progresse en Italie, et assez fortement parmi les jeunes).
La France accuse un taux de 10,6%, l'Espagne de 23% et la Grèce des 26% (ces niveaux semblent très sous-évalués: dans les pays méditerranéens, le chômage des jeunes fait des ravages avec un taux voisin de 50%).

Le nombre de demandeurs d'emploi allemands a de son côté diminué de 15.000 au mois de mars en rythme séquentiel (le chômage recule de 6,5 vers 6,4%), selon des données corrigées de variations saisonnières de l'agence fédérale du travail (-85.000 en données brutes).
Outre-Manche, le PIB a progressé de 0,6% entre le troisième et le quatrième trimestre de l'année écoulée (+0,5% en estimation initiale).

Enfin, la France a enregistré au mois de février une quasi-stabilisation des dépenses de consommation des ménages (+0,1% en volume, après +0,7% en janvier) et un redressement des prix de production de l'industrie (+0,7%), portés principalement par l'énergie.
Autant de chiffres plutôt meilleurs qu'attendus et certainement pas pires, ce qui n'explique guère l'euphorie des marchés obligataires en ce 31 mars... mais des habillages de bilans ont peut être été orchestrés.


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