Les marchés obligataires de la zone Euro ont bénéficié d'un petit mouvement de 'fuite vers la sécurité' ce jeudi matin alors que des indices majeurs comme le CAC40, le DAX30 ou l'Euro-Stoxx50 enfonçaient des planchers mensuels et même trimestriels (repli global de -1,5%), sur la conviction qu'aucune avancée dans le dossier grec n'était à attendre à l'issue la réunion de l'Eurogroup au Luxembourg ce jeudi.

L'OAT a vu son rendement se détendre jusque vers 1,145% (1,225% ce soir et 1,24% mercredi), le '10 ans' belge a testé 1,16% et le Bund 0,73% (contre 0,812% en clôture, soit une stabilité parfaite sur 24H)

Certains économistes estiment qu'un compromis partiel permettrait de gagner du temps sans rien résoudre sur le fond, tandis qu'un défaut partiel -qui ne dirait pas son nom, pour empêcher l'activation des CDS- permettrait de restructurer la dette grecque et de la rendre plus supportable (en contrepartie d'un allongement de la maturité à 50 ans, ce qui équivaudrait à une 'rente perpétuelle'.

Pour l'heure, Alexis Tsipras s'est envolé pour Saint Petersbourg (rencontre avec Vladimir Poutine au programme) alors que les dernières déclarations de Yanis Varoufakis et des créanciers de la Grèce impliquent qu'un accord est peu probable d'ici la fin de la semaine.

Le marché obligataire grec a connu sa première embellie depuis plusieurs semaines : le '10 ans' en termine à 12,78% contre 13,03% mercredi et le '2 ans' se détend à 28,4% contre 30% (et 29,983% mardi).

Outre-Atlantique, le marché obligataire a parfaitement digéré le communiqué de la Réserve fédérale qui a confirmé hier que les taux directeurs devraient être relevés de 25 points de base par deux fois d'ici à la fin de l'année.

David Kostin, le stratège en chef de Goldman Sachs pense que la FED bluffe et n'agira qu'une seule fois cette année, et le plus tard possible, c'est à dire mi-décembre.

La Fed s'est efforcée d'apaiser les marchés hier soir en expliquant qu'elle adopterait un rythme de relèvement des taux plus lent lors des trimestres suivants 'processus en plusieurs étapes en fonction de la publication des prochaines données économiques influentes'.

En matière de données, cette séance de jeudi s'est avérée très riche: le Département du Travail a comptabilisé 267.000 nouveaux inscrits aux allocations chômage lors de la semaine close le 13 juin, contre 279.000 à l'issue de la semaine précédente (contre 276.000 anticipé).

Les prix à la consommation ont de leur côté augmenté de 0,4% en mai, ce qui semble confirmer le scénario d'une remontée progressive des pressions inflationnistes outre-Atlantique, alors que les économistes attendaient en moyenne une augmentation de l'ordre de 0,5% après la hausse de 0,1% du mois d'avril.

L'indice des conditions d'activité industrielle de la Fed de Philadelphie ('Philly Fed') a par ailleurs grimpé de 8,5 points en séquentiel ce mois-ci à 15,2 points, contre une hausse de seulement 1,3 point à 8 points anticipée par le consensus.

L'indice composite des indicateurs avancés des Etats-Unis a augmenté plus que prévu en mai (de 0,7% à 123,1) d'après le Conference Board, alors que les économistes ne prévoyaient qu'une hausse moyenne de 0,4%.

Ces indicateurs rassurent au sujet de la vigueur de la première économie mondiale, après un premier trimestre plutôt difficile (pour cause de 'facteurs transitoires' selon la FED)... mais le Dollar demeure étrangement faible ce jeudi, malgré des taux longs à 2,35%.

Les T-Bonds 2025 affichent un rendement peu changé par rapport à mercredi vers 18H: 2,35% contre 2,36% (et même jusqu'à 2,39% avant le communiqué de la FED à 20H).

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