La grande confiance arborée par les places boursières ce mercredi s'étend de l'Asie à l'Europe et gagne ce soir les Etats Unis.
Cet appétit pour le risque contraste -à moins qu'il ne l'explique- avec la morosité des marchés obligataires, qui ne semblent pas faire la même analyse des perspectives que pourrait ouvrir une décision de la FED de durcir les taux ou de ne pas le faire.

Les T-Bonds US reflétaient hier soir le sentiment que la FED allait entamer une 'normalisation' de sa politique monétaire, malgré des vents contraires et une série de chiffres franchement décevants aux Etats Unis depuis des semaines (à part le taux de chômage dont beaucoup d'analystes explique que c'est une véritable imposture et que les Etats Unis sont très loin du plein emploi).
Les T-Bonds ont vu leur rendement se tendre jusque vers 2,30% mardi et ils ne se détendent quasiment pas ce mercredi, avec un score de 2,275 contre 2,29% la veille.

Cela ne se passe pas mieux en Europe avec une dégradation de 3,5Pts de base en moyenne sur les Bunds, les OAT, le '10 ans' belge (à 0,777% et 1,10% respectivement).

Tout comme mardi, les ventes ont été moins agressives s'agissant des dettes périphériques avec une hausse de rendement de 2Pts sur les 'bonos' espagnols à 2,135% et de +3Pts sur les BTP italiens à 1,918%.

Pour l'anecdote, le '10 ans' islandais s'est détendu de 9Pts de base à 6,112% contre 6,202% la veille.

Les chiffres macroéconomiques américains inférieurs aux attentes publiés ce mercredi sont pourtant de nature à justifier le report d'une hausse de taux au mois de décembre: l'inflation ('CPI') passe en négatif (-0,1%) au mois d'août.
Les prix s'éloignent des objectifs de la FED et démentent les propos de Stanley Fischer, le bras droit de Janet Yellen, qui voyait l'inflation US s'engager sur la bonne trajectoire cet été à Jackson Hole.

Mais il y également des partisans d'une hausse de taux quand bien même toutes les planètes ne seraient pas parfaitement alignées, à l'image de Mr Kuroda (de la BoJ) qui affirme que la FED enverrait un message de confiance (ce serait surtout une mesure de nature à faire reculer le Yen face au Dollar, ce qui arrangerait le Japon).

Aurel BGC est un peu du même avis: 'Une première hausse des taux directeurs ne devrait pas pénaliser excessivement la croissance (hormis dans l'hypothèse peu probable d'un krach obligataire) et il est difficile de soutenir l'idée que le marché du travail ne s'est pas redressé avec un taux de chômage à 5,1%'.
Et d'ajouter: 'les discussions porteront plus sur le risque d'instabilité sur le marché des changes (appréciation du dollar) et ses conséquences sur la croissance américaine et éventuellement mondiale (impact sur les émergents)'.

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