Calme olympien et volatilité nulle sur les marchés obligataires à quelques heures du communiqué de la FED.

Cette sérénité tranche avec la morosité des premières séances de la semaine: si la décision de la FED -celle de relever son taux directeur- avait 'fuité', la dégradation se serait poursuivie également ce jeudi.

Les T-Bonds US ont vu leur rendement se retendre vers 2,30% (au plus haut depuis le printemps 2011), mais cela fait 3 jours que le taux plafonne à ce niveau, sans marque de nervosité.

La baisse des T-Bonds pourrait donc s'expliquer par un retour de l'appétit pour le risque (qui bénéficie aux marchés d'actions) qui pénalise les produits 'sans risque' comme les Bons du Trésor.

En fait, les avis sont très partagés: 'A priori, la réunion se prête idéalement à une inflexion de politique monétaire', expliquent les équipes de BNP Paribas.

'Toutefois, compte tenu de la faiblesse de l'inflation sous-jacente, du niveau élevé du dollar et de l'absence de signes d'accélération des salaires, il n'y a aucune raison de précipiter la normalisation', estiment-elles.
Les 'chiffres du jour' -une nouvelle fois contrastés- ne feront pas la différence: le secteur immobilier émet des signaux contradictoires avec une baisse de -3% des mises en chantier mais une hausse de +3,5% des permis de construire (à 1,17 million après une chute de 15,5% en juillet).

La veille, l'indice NAHB des constructeurs de maisons individuelles atteignait son zénith de la décennie (à 62), preuve que ce secteur inspire une confiance en béton armé.

Inversement, l'indice des conditions d'activité industrielle de la Fed de Philadelphie est ressorti à -6 points ce mois-ci: c'est une douche froide car le consensus tablait sur +6 points après +8,3 au mois d'août (c'est le plus mauvais score depuis février 2014).

En revanche, les chiffres hebdomadaires du chômage américain sont ressortis meilleurs que prévus à 264.000 contre 275.000 la semaine précédente (chiffre non révisé).
La FED peut donc trouver des argument absolument convaincants pour justifier d'infléchir sa politique monétaire dès maintenant, ou d'attendre un moment plus opportun.

En Europe ce jeudi, c'était surtout le moment de ne rien faire, un impératif suivi à la lettre si l'on en juge par la stagnation des Bunds à 0,7820% (+0,5Pts de base), des OAT (même écart et clôture à 1,0920%), du '10 ans' belge (+0,5Pts à 1,0980%) et des BTP italiens à 1,918%.

Une petite embellie s'est matérialisée les 'bonos' espagnols à 2,103% contre 2,1320% et pour la seconde séance consécutive, le '10 ans' icelandais se met en vedette avec une détente de -12Pts de base, juste en dessous du seuil des 6%, à 5.99% (ils affichaient 7,3% il y a 3 mois.

Enfin, le '10ans' grec se detend de -25Pts de base à 8,50% (niveau proche du récent plancher des 8,4%) alors que la BCE annonce avoir réduit le montant de son intervention en faveur des banques grecques à 89,5MdsE, à 48H des élections (sans véritable enjeu puisque ce sera l'application de l'austérité ou de... l'austérité).

Ceci serait le signe d'une détente relative de la situation, même si les retraits restent plafonnés et strictement encadrés.

Copyright (c) 2015 CercleFinance.com. Tous droits réservés.