Les marchés obligataires US prennent-ils Barack Obama au mot: 'l'Amérique a tourné la page d'une violente récession et c'est un avenir plus serein qui s'annonce pour les prochaines années (./.) et le pays n'a jamais créé autant d'emplois depuis 8 ans'.
Il ne précise pas évidemment s'il s'agit de 'bon jobs', bien rémunérés ou d'emploi à temps partiels qui obligent ceux qui les décrochent à cumuler 2 au 3 boulots pour joindre les deux bouts.

Les T-Bonds en tout cas corrigent assez nettement (+6Pts de base à 1,8550%) et ricochent sur un plancher de 1,77% testé la veille.
Avec la prévision d'une croissance de +3,3% par Goldman Sachs en 2015, la FED pourrait effectivement être fondée à 'normaliser' sa politique monétaire dès la fin du 1er semestre.
Mais elle pourrait différer toute initiative si la croissance devait faiblir début 2015 et si les prix reculaient trop sensiblement, sous l'effet déflationniste de la chute du pétrole et des matières premières.

Encore plus surprenant, malgré le 'fuites' et la 'mise en condition' des marchés par la BCE depuis le début de l'année (100% de probabilité de l'annonce d'un 'QE' demain), les Bunds subissent leur plus lourde correction depuis 1 mois: +8Pts de base à 0,48%.
La hausse des baromètres de confiance en Allemagne semble préfigurer une reprise que les économistes n'avaient pas anticipé.

Le Bund ne profite donc pas de la 'fuite' orchestrée par la BCE dans l'édition en ligne du Wall Street Journal: elle aurait pris la décision d'injecter 50MdsE par mois jusqu'à début 2016, voir fin 2016, soit un programme de 600 à 1.000MdsE afin de renouer -dans cette seconde hypothèse qui la faveur des marchés- avec la taille de bilan de fin février 2012.

La question cruciale qui demeure est donc celle ci: la BCE va t'elle lancer un 'QE' mutualisé (ce que souhaitent les pays du Sud)ou 'individualisé' pays par pays (comme le réclame la Bundesbank) ?

Et s'il fallait une preuve que les Banquiers Centraux coordonnent leurs efforts pour euphoriser les marchés, la Banque Centrale du Canada a fait l'annonce surprise d'un abaissement de 25Pts de base de son taux directeur à 0,75%.
C'est une initiative à visée psychologique (la baisse de taux n'aura aucun impact sur le crédit), en rapport avec la chute du pétrole qui va grever les recettes budgétaires canadiennes... et renforcer la déflation (qui doit être combattue partout avec l'énergie du désespoir).

S'agissant des chiffres du jour, les opérateurs ont découvert des indicateurs mitigés concernant le secteur de la construction résidentielle aux Etats-Unis: les mises en chantier de logements ont augmenté de 4,4% le en décembre pour s'établir à 1.089.000 en rythme annualisé, selon les données du Département du Commerce, alors que les analystes ne les attendaient en moyenne qu'à environ 1.040.000.

Mais cette bonne surprise est contrebalancée par les permis de construire se sont contractés de 1,9% à 1.032.000 en rythme annualisé.

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