Après pratiquement une semaine de chaise longue, les marchés obligataires ont été réveillés en sursaut par une série de statistiques économiques jugées encourageantes, voir même inespérées en ce qui concerne l'activité dans les 'services' aux Etats Unis: l'ISM des 'services' bondit de +4Pts et s'inscrit à 60,3, bien au-dessus du consensus de 58Pts.

La correction a été brutale ce mercredi pour toutes les dettes souveraines libellées en Euro, le choc macro-économique positif a été nettement moins pénalisant pour les T-Bonds US qui ne se dégradent que de 4 à 5Pts de base (vers 2,27%) alors que les corrections sont de plus du double un du triple en Europe.

Les opérateurs américains tiennent peut-être compte de la déception causée par l'enquête mensuelle d'ADP qui n'a recensé que 185.000 créations d'emplois dans le secteur privé en juillet au lieu des 220.000 espérés ( après +235.000 en juin, révisé à +228.000).
Déception également avec la balance commerciale US en juin: elle se dégrade de 7,1% à -43,84Mds$ (stagnation des exportations et hausse de +1,1% des importations) et trouve son origine dans la 'force' du Dollar.

Du côté des indicateurs macroéconomiques européens, les opérateurs ont manifestement opté pour le verre à moitié plein, ne retenant que la version positive de la lecture des chiffres du jour... et le fameux 'c'est mieux que prévu'.
L'indice PMI final Markit composite de l'activité globale dans l'Eurozone a certes reculé de 0,3 point en séquentiel le mois dernier à 53,9 points, mais il s'est inscrit au-dessus de son estimation flash de 53,7 points, traduisant donc une dégradation moins forte que prévu de l'expansion du secteur privé.
En France, le PMI des 'services' chute de 54,1 vers 52 tandis mais c'est totalement ignoré au profit du PMI espagnol qui explose symétriquement de 56 vers 59,7.

Le volume des ventes du commerce de détail a pour sa part diminué de 0,6% dans l'Eurozone en juin... là encore, un chiffre à oublier et qui est effectivement passé à la trappe.

Les marchés étant repassés en mode 'risk on' (avec des gains boursiers de +1,7% à Paris, Francfort ou Milan), les Bunds allemands ont décroché de 12Pts de base, passant de 0,636 à 0,756%, les OAT françaises ont chuté dans les mêmes proportions (rendement en hausse symétrique de 0,954 vers 1,074) avec le '10 ans' belge dans la foulée avec +11Pts à 1,082%.

Les bons chiffres espagnols ont fait flamber le rendement des 'bonos' de +13Pts à 2,08% et les BTP italiens ont subi une tension de presque +15Pts de base à 1,921 contre 1,777% mardi.

Ironie de l'histoire, malgré les positions très divergentes et presque inconciliables des négociateurs du FMI, de la BCE, de l'Eurogroupe et de la Grèce (ils ont jusqu'au 20 août pour mettre sur pied le plan de sauvetage de 80MdsE), c'est le '10 ans 'grec qui s'en tire le mieux avec une détente de 4Pts de base à 11,819%.

C'est d'autant plus étonnant que la BCE confirme le gel de l'ELA (fonds d'urgence soutenant les banques grecques) pour 15 jours au niveau actuel de 90,5MdsE, ce qui condamne le pays à l'asphyxie financière... et donc le creusement des déficits, sur fond de faillite d'une partie des PME grecques




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