Si Wall Street ne croit pas à une hausse des taux par la FED le 16 décembre prochain (et les cambistes très moyennement), les marchés obligataires semblent en revanche y accorder un certain crédit puisque les taux se retendent de 8 à 10Pts de base ce jeudi, aussi bien en Allemagne qu'en Italie, en Espagne comme en Hollande.

Le très prévisible statu quo de la Fed hier pourrait se prolonger jusqu'en 2016, à la lumière d'une croissance du PIB américain décevante au troisième trimestre puis une dégradation de la conjoncture immobilière (avec les plus faibles promesses de vente depuis janvier).

La première estimation du PIB américain au 'T3' se solde par une chute de 3,9% vers 1,5% alors que le consensus tablait sur +1,7 à +1,8%.
Cette décélération reflète une dégradation de dynamique pour l'ensemble des composantes de la demande, partiellement compensée par un ralentissement des importations.
Les dépenses des ménages ont en cependant progressé de +3,2%, dopées surtout par les achats d'automobiles sur fond de carburant pas cher.

Le Département américain du Travail a de son côté comptabilisé 260.000 nouveaux inscrits hebdomadaires au chômage lors de la semaine close le 24 octobre, soit 1.000 de plus qu'au précédent pointage (chiffre non révisé) et contre un consensus de 264.000.
Le total mensuel tombe sous le seuil des 260.000 et inscrit sa meilleure performance depuis... 1973 !

Le promesses de ventes de logements neufs (selon les chiffres de la 'NAR')déjouent tous les pronostics avec une chute de -2,3% en septembre, au lieu d'un consensus de +1%.
Mais les spécialistes des bons du Trésor croient malgré tout à la possibilité d'une amorce de normalisation des taux d'ici 6 semaines et les T-Bonds voient leur rendement se tendre de +6Pts de base à 2,163%.

Le 'spread' avec les Bunds se contracte malgré tout puisque la dégradation est encore plus sévère en Europe avec un '10 ans' allemand qui se tend de 9Pts de base à 0,535%, de même que l'OAT 2025 à 0,877%, ou encore le '10 ans' néerlandais à 0,698%.
Plus au Sud, les 'bonos' repassent 1,563 à 1,647% et les BTP italiens se dégradent de 1,407 à 1,478%.

Les dégâts sont encore plus marqués sur le '10 ans' portugais (2,497 contre 3,37%) et la palme de la plus forte décrue revient aux Gilts britanniques avec une tension de +13Pts, de 179,6 vers 1,926%.



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