Les indices boursiers dévissent de -5 à -5,5% en 48H mais ce surgissement de l'aversion au risque ne débouche sur aucun arbitrage mesurable en faveur des bons du Trésor.

Aucun 'flight to quality' ne se lit dans les cours: les Bunds, les OAT, les 'bonos', les BTP italiens ont littéralement stagné (aucun écart supérieur à 1Pt de base, c'est une situation 'rare', et y compris les jours de 'grand calme' de type 'trêve des confiseurs'.

Cela ne veut pas dire qu'il n'y a pas de rotation sectorielle en faveur des instruments de dette les plus solides... mais si ce phénomène a bien eu lieu, il a été totalement occulté mercredi puis de nouveau ce jeudi.

Cela ne peut que provenir de ventes d'un gros, voir de plusieurs très gros opérateurs: fin août, c'était la Chine qui était à la manoeuvre et profitait de la demande ('flight to quality' des 18 au 25 août) pour se délester massivement de ses réserves de T-Bonds et d'Eurobonds.

Il est à noter qu'une classe obligataire traverse une mauvaise passe depuis quelques semaines et se comporte pratiquement comme des actions: il s'agit du 'high yield'... et les ventes s'étendent désormais au emprunts émis par les constructeurs automobiles, scandale Volkswagen oblige.

Dans le climat d'aversion au risque actuel, les gérants n'ont tenu aucun compte de la hausse surprise - et timide - de l'indice IFO du climat des affaires en Allemagne au mois de septembre : +0,1 point en séquentiel à 108,5 points ce mois-ci, alors que les économistes l'attendaient en repli à un peu moins de 108.
Les Bunds n'ont même pas tressailli: ils affichent un écart de 0,008% à 0,5890 contre 0,898% la veille.

La dernière statistique du jour -les commandes de biens durables aux Etats Unis en août chutent de -2% (au lieu d'une stabilité attendue) a en revanche impacté les T-Bonds US qui se détendent de -5Pts de base à 2,102%.

Mais aucun décalage n'a été observé en Europe en fin de journée: les OAT ressortent inchangées 0,905%, le '10 ans' belge revenant 'à égalité' avec une légère détente de -0,05Pt de base.

La publications outre-Atlantique des chiffres d'une hausse de +5,7% des ventes de logements neufs, de chiffres hebdomadaires du chômage au plus bas depuis 2007 n'ont dans le contexte actuel aucun impact sur la tendance.

Pourtant, la bonne santé de l'immobilier aux USA pourrait être utilisée comme prétexte par la FED pour entretenir le suspens sur une hausse de taux... mais Wall Street est trop perturbé, trop volatile pour évoquer un durcissement monétaire fin octobre.



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