Cette séance de lundi se solde par une détente des taux longs sur les Bunds et les T-Bonds (-2Pts de base, à respectivement 1,543% et 2,700%) et une remontée symétrique du rendement des dettes périphériques plus 'risquées' (+3Pts de base à 3,19% aussi bien pour les 'bonos' espagnols que les BTP italiens).

Il fut y voir un phénomène classique 'd'aversion au risque' qui se traduit également par une décrue des indices boursiers (-0,8% en moyenne en Europe et -0,5% à Wall Street... alors que le Nasdaq lâche encore 0,8% et enfonce le palier des 4.100Pts).

Les marchés obligataires avaient accueilli avec beaucoup de scepticisme les rumeurs de mise en oeuvre -conditionnelle- d'un 'QE' massif de 1.000MdsE qui s'étaient propagées vendredi.
Ni le montant, ni les modalités (rachats d'ABS, c'est à dire de dettes d'entreprises détenues par les banques) ne semblent très crédibles dans le cadre d'une lutte contre la déflation.
Ce serait juste un moyen d'accroître l'offre de crédit mais il ne semble même pas que ce soit le vrai coeur du problème: les prix baissent d'abord parce que le Japon et d'autres pays qui affaiblissent leurs devises exportent de la déflation... et si l'Europe tente de se lancer à son tour dans une guerre des devises, c'est une spirale sans fin où le Japon et la Chine ont plusieurs longueurs d'avance sur l'Europe.

Les derniers chiffres publiés en Europe ne reflètent pas de risque de déflation: la production industrielle allemande au mois de février s'est en effet accrue de 0,4%, contre une hausse de 0,3% attendue en moyenne par les économistes.
Le seul secteur manufacturier allemand connait une hausse de +0,5%, et en particulier le segment des biens intermédiaires (+1,3%): la croissance du PIB sur le premier trimestre pourrait atteindre +0,9% outre-Rhin, ce qui accroit la probabilité de voir la croissance annuelle dépasser +1,8%.

On voit mal dans ces conditions comment la BCE justifierait la mise en oeuvre d'un 'QE' massif... sachant de surcroît que cela n'aurait guère d'impact sur le prix des matières premières qui dépend surtout de la demande chinoise et d'autres 'émergents'.
La France de son côté ca devoir trouver les moyens de réaliser 50MdsE d'économies d'ici fin 2015 et certaines rumeurs évoquent 17MdsE d'économies du côté des dépenses de l'Etat, 23MdsE du côté de la sécurité sociale (!) et 10MdsE du côté des collectivités locales.
Les OAT françaises accompagnent les Bunds et voient leur rendement se détendre de 2,08% vers 2,055%: le 'spread' reste donc stable autour de 50/55Pts de base.


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