Les taux longs français inscrivent un nouveau (et Nième) plancher historique, à 1,23% sur l'OAT '10 ans'.

Ce zénith du marché obligataire s'est matérialisé peu après la parution d'un nouveau recul du climat des affaires de -2 points (à 93 ce mois-ci contre 95 en juillet) doublé d'une détérioration dans l'ensemble des secteurs d'activité, a rapporté l'Insee ce matin.

Les opérateurs savent déjà que les chiffres du chômage attendus ce soir ne seront pas bons, de l'aveu même du Premier ministre Manuel Valls.


En Allemagne, le Bunds battent également des records (-4Pts de base à 0,90% (avec une brève incursion sous 0,90%): c'est la réponse du marché à la publication d'indicateurs décevants.

Après, entre autres, la baisse des commandes industrielles en mai, une croissance négative de 0,2% au deuxième trimestre et l'effondrement de l'indice ZEW ce mois-ci, l'indice GfK de confiance des ménages allemands a ainsi reculé de 0,3 point à 8,6 en août.

Tout va de plus en plus mal, c'est parfait... la BCE va se retrouver contrainte à agir, c'est à dire à injecter massivement de la liquidité.

Cela ne permet pas d'atteindre les buts qu'une banque centrale présente aux citoyens lambda... mais cela évite aux marchés d'éprouver une contrariété et de chuter.
Une inversion de tendance (hausse linéaire depuis début janvier) n'est plus envisageable vu les niveaux de surachat atteints: toute amorce de correction est interdite, ce serait trop dangereux.

En Espagne, les taux longs viennent de franchir la barre des 2,10% à la baisse, soit une division par plus de 2 depuis le 1er janvier (2,4%) et les BTP italiens se détendent également de 7Pts de base à 2,36% (à parité avec les T-Bonds US ce mercredi... et c'était -pour mémoire- le rendement des OAT françaises en début d'année, contre 2% environ pour les Bunds).

Comment de tels niveaux pourront-ils être préservés alors que l'Espagne, l'Italie, l'Irlande (3,2% sur du '10 ans') sont dans une situation budgétaire à peine meilleure qu'au milieu de l'été 2012 (quand les 'bonos' affichaient 7,5% de rendement) ?

Les spécialistes ne font plus qu'invoquer la 'surliquidité', ainsi que l'obligation faire aux banques d'acheter des emprunts d'Etat, même avec un rendement négatif: il n'y a plus de rémunération aux niveaux actuels, mais la valeur nominale des dettes souveraines s'envole (+15 à 20% de plus values depuis le début de l'année, ce qui bat les actions à plate couture).

Le système ne tient plus que par l'afflux (anticipé) de liquidités en quantités toujours plus massives... ce que couronnerait un 'QE' de la BCE à l'horizon 2015.



Copyright (c) 2014 CercleFinance.com. Tous droits réservés.