Pas de rebond technique au lendemain du grand 'sell-off' qui a précipité l'ensemble des marchés obligataires occidentaux vers des niveaux plus observés depuis fin mars/début avril.

Le catalyseur de la correction pourrait avoir été (entre autres explications) l'insuccès d'une émission de Bunds échéance 2020 (à '5 ans') mercredi matin qui aurait alerté les investisseurs sur l'absence de demande pour des instruments qui ne rapportent plus rien... mais qui grimpent sur la seule conviction que la BCE fera en sorte qu'ils vaillent plus cher demain (en rachetant 60MdsE de dettes souveraines par mois durant encore 14 mois, puis en multipliant les 'TLTRO' tous les trimestres).

En l'espace d'une semaine, tous les gains des 4 précédentes ont été effacés mais le revirement le plus radical concerne sans le moindre doute les Bunds allemands qui ont vu leur rendement quasiment doubler mercredi en quelques heures (de 0,15 vers 0,29%)... et la débâcle se poursuit ce jeudi avec une culmination à 0,379%, légèrement tempérée par quelques rachats techniques qui ramènent le rendement du '10 ans' à 0,3520% (soit tout de même 6Pts base supplémentaires).

Les OAT françaises et les emprunts à '10 ans' belges ne sont pas épargnés et subissent une correction du même ordre: +6Pts de base à respectivement 0,625% (après une culmination à 0,674% pour l'OAT 2025 et 0,6830 pour son homologue belge).

Plus au sud, les vendeurs se montrent beaucoup moins virulents puisque les BTP italiens sont quasi stable à 1,51% (après s'être dégradés jusque vers 1,61% ce jeudi matin) et les 'bonos' espagnols affichent +5Pts de base à 1,495% (contre 1,6040% au pire de la séance).

Ce sont finalement les emprunts grecs qui s'en sortent le mieux depuis 48H avec une détente de 8Pts de base du '10 ans' à 11% (contre 13,65% il y aune semaine)... et le '2 ans' se détend à 19,75% contre 22% (c'est théorique, il n'y a aucun échange, c'est illiquide).

Le gouvernement grec annonçait ce matin espérer un accord avec ses créanciers dès ce weekend (l'enjeu, c'est un ballon d'oxygène de 7,2MdsE... mais qui sera intégralement absorbé par les prochaines échéances de remboursement d'ici septembre prochain).

Les opérateurs ont donc choisi d'occulter la nouvelle dégradation -à Baa2- annoncée par Moody's.

Pas d'embellie sur le marché obligataire américain ce jeudi avec une rechute de -3% des T-Bonds US dont le rendement se retend de 6Pts à 2,10% (le taux moyen des emprunts hypothécaires à '30 ans' grimpe vers 3,66%).

Le Département du Commerce a calculé une hausse de 0,4% des dépenses des ménages américains (après +0,2% en février) alors que leurs revenus ont stagné en mars dernier (les économistes anticipaient en moyenne une progression de 0,2%).
Du fait de l'effet de ciseaux entre revenus et dépenses en mars, le taux d'épargne des ménages américains s'est réduit à 5,3%, contre 5,7% en février.
La seule 'bonne nouvelle du jour', c'est l'envolée de l'indice PMI de Chicago de 46,3 vers 52,3 (un score de 50 seulement était anticipée en moyenne par les économistes).

Voilà qui pourrait donner en partie raison à la Réserve fédérale américaine qui estime 'transitoire' le ralentissement économique du 1er trimestre.
Dans son communiqué final publié hier soir, elle n'écarte pas formellement la possibilité d'une hausse de taux dès le mois de juin mais le marché accorde désormais moins de 10% de probabilité à ce scénario.
Même pour décembre, le pourcentage tombe sous 50% (contre 56% avant la parution du PIB).

La FED 'reste confiante dans la poursuite de la croissance à un rythme modéré' et note également que 'l'inflation reste éloigné de son objectif de +2%' mais elle écarte le risque de déflation.
A ce sujet, l'indice des prix PCE US a augmenté de 0,2% en données brutes et de 0,1% hors énergie et alimentation. Sur un an, il s'est accru de 0,3% (+1,3% en données 'coeur').


Malgré le plongeon de -6Pts de l'indice du Conference Board publié mardi, la FED estime 'que la confiance des consommateurs demeure forte'... et la hausse des dépenses des ménages en mars semble en apporter la preuve.


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