Cette séance marquera peut-être un tournant pour les marchés obligataires: un vent de panique et un authentique 'sell-off' s'est matérialisé ce jeudi matin sur les marchés obligataires européens, le rendement des OAT françaises a franchi vers 10H30 le cap des 1% pour culminer une demi-heure plus tard à 1,08%, le '10 ans' belge a fusé jusque vers 1,105%, les Bunds allemands affichaient 0,976% et les BTP italiens jusqu'à 2,045%.

Mais après +50Pts de base par rapport au 28 avril et +75Pts depuis le 21 avril, les OAT (suivies comme leur ombre par le '10 ans' belge) ont effacé la totalité des gains de l'année 2015 et même renoué avec des rendements plus observés depuis le 7 décembre 2014 (c'est comme si la BCE était restée les bras croisés depuis 5 mois).

Un excès semble avoir chassé l'autre et la séance pourrait s'achever sur un statu quo avec des OAT 2025 désormais inchangées à 0,91%, un Bund stable à 0,605% (+1,5Pt de base en réalité) puis des 'bonos' espagnols également à l'équilibre à 1,755% (contre 2% au pire de la séance vers 11H).

Une mention spéciale doit être fait pour les BTP italiens qui se sont effondrés jusqu'à affiche 2,046% de rendement puis qui 'recollent' aux 'bonos' à 1,7650%... presque à parité.

Les rendements à travers l'Europe viennent de se tendre de 60 à 75Pts de base en une quinzaine de séances: il s'agit d'écarts qui vont bien au-delà de la seule correction technique ou d'une baisse des anticipations déflationnistes.
La violence de la correction semble à l'échelle du consensus univoque qui tablait sur une décrue inexorable des taux en Europe alors que la BCE va 'assécher' les marchés obligataires de 90MdsE ce mois-ci (les 60MdsE du 'QE' puis un roulement de positions de 30MdsE).

En ce qui concerne les 'gilts' britanniques, ils sont moins chahutés que les dettes périphériques depuis une semaine, malgré l'incertitude électorale qui touche à son comble ce jeudi (scrutin législatif quinquennal).
Le '10 ans' UK a testé 2,0,7% avant de se détendre à 1,94%, soit une décrue de -5Pts de base par rapport à la veille.

Ce jeudi, 48 millions d'électeurs britanniques sont appelés aux urnes aujourd'hui, aucun des deux partis - le Labour d'Ed Miliband et les conservateurs du Premier ministre David Cameron - n'obtenait de majorité claire d'après les derniers sondages.

Le scrutin britannique occulte la hausse de 0,9% des commandes à l'industrie allemande en séquentiel en mars... mais celle-ci s'avère inférieure à l'estimation du consensus, de l'ordre de 1,5%.
Cette relative déception constitue peut-être le déclic qui a mis un terme à la débâcle des Bunds ce matin.

Les opérateurs ont par ailleurs pris connaissance en début d'après-midi des chiffres hebdomadaires du chômage aux Etats-Unis: le Département américain du Travail a comptabilisé 265.000 nouveaux inscrits aux allocations chômage lors de la semaine close le 2 mai, contre 262.000 au terme de la semaine précédente (chiffre non révisé) et 280.000 attendus par les économistes.
Les T-Bonds US matérialisent une timide embellie (2,22% contre 2,25% hier soir et 2,31% vers 11H/11H30) grâce à laquelle les taux longs s'épargnent le franchissement de la résistance des 2,259% testé début mars et qui n'avait plus été dépassée en intraday depuis le 21 décembre 2014.



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