Autant Janet Yellen semblait avoir enchanté Wall Street et les marchés actions, autant on pourrait croire qu'elle n'a même pas pris la parole tant les marchés obligataires affichent une quasi stagnation complète ce soir (écarts à peine supérieurs à +2Pts sur les OAT ce vendredi mais détente de -1,5Pt sur la semaine, de 0,18 à 0,165%... autrement dit, 5 séances pour rien).

Outre Atlantique, la montagne Jackson Hole a accouché d'une souris pour les marchés de taux et les T-Bonds US finissent cette journée 'si cruciale' sur un score parfaitement nul et vierge, à 1,577%... après, il est vrai un très éphémère 'crochet' par 1,54% juste avant que Janet yellen ne s'exprime.

Plus bluffant encore: les T-Bonds US affichent sur la semaine écoulée une stabilité absolue (1,578% vendredi dernier).

La patronne de la FED ne pouvait mieux faire qu'un discours qui laisse les marchés de marbre... et elle s'en est très bien sortie.

Elle estime que les conditions conjoncturelles plaident en faveur d'une poursuite de la hausse des taux aux Etats Unis (un leitmotiv constant depuis 2 ans) mais elle a eu l'habileté de ne pas évoquer de calendrier (septembre semble exclu, décembre peut-être, mais en fonction de l'état du marché après les élections US).

Elle parie sur la remontée de l'inflation ces prochaines années et cela fait juste 7 ans que chaque communiqué de la FED évoque un retour de l'inflation qui ne se manifeste jamais.

C'est encore pire au Japon où la BoJ dégaine le bazooka à chaque 'stat' contrariante depuis 3 ans et se retrouve confrontée en juillet à une inflation qui devient 2 fois plus négative qu'en juin, à -0,4% en rythme annuel (après un décrochage de -0,2% en juillet par rapport au mois de juin).
Le résultat de cette lourde désillusion, c'est un '10 ans' japonais qui se dégrade à -0,07% contre -0,0830% la veille !

A peine Janet Yellen eut-elle fini de s'exprimer que le N°2 de la FED, Richard Fischer tentait de clarifier le message en affirmant que les discours prononcé à 16H était 'compatible' avec une hausse de taux dès septembre... ce qui a eu pour conséquence de faire repasser les indices US dans le rouge !

Plus au sud en Europe, stabilité des 'bonos' à 0,91% et petite détente des 'BTP' italiens à 1,111% (soit -1,5Pt... ce qui représente la totalité de l'écart hebdomadaire).

Maintenant, les 'chiffres du jour': les opérateurs n'ont aucunement réagi à 14H30 à la deuxième estimation de la croissance américaine de 2ème trimestre (le marché attendait le discours de J.Yellen): elle s'établit à +1,1% contre +1,2% en 1ère estimation, ce qui constitue une déception, mais c'est en partie compensé par une embellie côté commerce extérieur US avec une contraction de -8% du déficit à 59,3 contre -64,5Mds$.

En outre, les dépenses des ménages sont rehaussées à +4,4% en rythme annuel contre +4,2% initialement.

La confiance des consommateurs de l'Université du Michigan se dégrade à à 89,8 contre un consensus de 90,6 (et 90,4 en juillet)... mais l'intervention de Janet Yellen 'écrasait' ce genre de statistique 'subjective'.

En France, le produit intérieur brut (PIB) ressort stable au deuxième trimestre après une hausse de +0,7% au premier, selon l'Insee qui confirme ainsi son estimation rapide pour le trimestre écoulé.

La confiance des ménages français s'est légèrement redressée au mois d'août, à en croire les résultats d'une enquête dévoilée vendredi par l'Insee (+1Pt à 97, le seuil médian des 100 se rapproche).

Aucun impact sur les OAT comme nous l'avons vu.

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