Régime de douche écossaise sur les marchés obligataires qui enchainent dégagements techniques et mouvement de 'fuite vers la sécurité'.
C'est ce second scénario qui se matérialise ce vendredi, avec une nouvelle alerte à la baisse sur les places boursières européennes (-1,5% en moyenne) qui affichent un repli moyen hebdo de -7%.

L'arbitrage sectoriel en faveur des T-Bonds US avait débuté en second partie de séance jeudi, avec une détente de 2,185% (mi-journée) vers 2,145% (clôture) puis 2,12% ce vendredi.

Cette séance du 8 janvier prend l'exact contrepied de celle du 7 sur les dettes 'coeur' puisque les OAT se détendent de 3,5Pts à 0,888% et les Bunds de -3Pts à 0,515%.

Signe de la prédominance de l'aversion au risque, les opérateurs ont délaissé les dettes 'périphériques': les BTP italiens qui s'étaient dégradés de 6,5Pts à 1,56%: ils ne se redressent que modestement (-2Pts à 1,54%) et les 'bonos' espagnols affichent le même écart à 1,725%.

Le '10 ans' portugais ne reprend carrément rien à 2,618% (contre 2,62%)après avoir affiché +9Pts de base la veille.

Les chiffres de l'emploi aux Etats Unis constituaient le point d'orgue de cette semaine chahutée et où les chiffres macroéconomiques ont été largement éclipsés par les turpitudes de la bourse chinoise, l'effondrement du pétrole (et les tensions Iran/Arabie), l'essai nucléaire nord-coréen.

Les marchés ont bien accueilli dans un 1er temps l'annonce des 292.000 emplois créés en décembre (soit 40% de plus que ce qu'espérait le consensus, ce qui porte le total annuel à +2,65 millions de jobs) et l'embellie de l'indice concernant la population active (+0,1% à 62,6%)... mais cela plaide pour une poursuite du cycle de normalisation de la politique monétaire américaine (les USA auraient ainsi créé 2,65 millions d'emplois en 2015).
Petit bémol, l'indicateur des salaires est resté en panne au mois de décembre alors qu'il était attendu en hausse de +0,2% en séquentiel: pas de pression à la hausse sur les rémunérations.

'Bien que l'état de l'économie américaine s'améliore, Charles Evans, président plutôt 'colombe' de la Réserve fédérale de Chicago, a indiqué que les incertitudes économiques incitaient la Fed à relever ses taux à un rythme modéré. En outre, il a déclaré que 'de (son) point de vue, le coût d'un relèvement trop brutal des fed funds dépasse de loin celui d'un retrait trop lent de la politique accommodante', relaient par ailleurs les équipes de XTB France.
Son collègue Stanley Fischer, le N°2 de la FED (considéré comme 'centriste'), indiquait 48H auparavant s'attendre à 4 hausse de taux cette année.

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