La FED prépare le terrain pour une hausse de taux dès la mi-mars, une éventualité dont la probabilité vient de passer de 40 à 80% en une semaine.
Charles Evans s'était déclaré 'à l'aise avec 3 hausses de taux en 2017' (démarrer en mai supposerait d'accélérer brutalement la cadence sur les 6 derniers mois de 2017, scénario peu crédible) et Bill Dudley (FED de New York, le plus 'au contact' de Wall Street) a déclaré mardi qu'un tour de vis devenait 'impérieux', confirmant les craintes de certains de ses collègues de voir la FED accentuer son retard sur l'inflation.

En ce qui concerne le discours de Donald Trump mardi soir, il a sonné complètement creux -mais avec un ton jugé plus présidentiel- son souvenir a été rapidement effacé par une avalanche d'indices aux USA et en Europe.

Donald Trump n'a fourni que peu de détails concernant le 'phénoménal' projet de réforme fiscal maintenant évoqué depuis de longues semaines et remis le couvert sur les 1.000Mds de dépenses d'infrastructures... sans plus de précision sur le calendrier et la ventilation des investissements.

C'est donc Bill Dudley qui a allumé la mèche d'un arbitrage en faveur des actions, au détriment des T-Bonds qui voient leur rendement bondir de +11Pts de base à 2,467%.
Dans le même temps, les Bunds allemands se retendent de +8,5Pts à 0,285%, le 'spread' s'écarte donc à environ 218Pts de base... ce qui est énorme par rapport à la moyenne depuis 2009.
Les gagnants du jour sont les OAT qui ne se dégradent que de +3Pts à 0,912%, ce qui réduit le 'spread' à moins de 63Pts de base (contre 85 au pire mardi dernier).
Les BTP italiens et les 'bonos' espagnols sont également victimes du retour de l'appétit pour le risque : +5Pts à respectivement 2,137% et 1,684%.

Pour en revenir aux chiffres US, ils sont assez mitigés: après une croissance maintenue à +1,9% fin 2016, les dépenses des ménages du mois de janvier (le moteur de la croissance) ressortent à +1,3% seulement sur an... mais les 'bulls' seront réconfortés par l'ISM manufacturier qui bondit de 56 vers 57.5% (contre 56,5 anticipé).

Les dépenses de construction aux Etats-Unis ont reculé de -1%, mais c'est une baisse en trompe l'oeil du fait d'une chute de -7,4 des investissements publics.
En revanche les investissements privés (dont les constructions résidentielles) ont progressé de 0,2% et +0,5% respectivement en janvier, pour atteindre leur plus haut niveau depuis août 2007.

Le point d'orgue de cette journée très riche en stimuli aux Etats Unis retentira ce soir avec le Livre Beige de la Fed.

En zone euro, le taux d'inflation allemand au mois de Février atteint +2,2% contre +1,9% en janvier, ce qui constitue le score le plus élevé en 4 ans et demi (mais en 'core rate' les prix demeurent très sages); la croissance du secteur manufacturier allemand s'accélère à 56,6 (+0,2Pt).

En zone Euro, l'indice PMI final Markit se redresse de 55,2 en janvier à 55,4 et atteint son plus haut niveau depuis avril 2011.


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