Un mouvement de 'flight to quality' a permis aux marchés obligataires d'entamer l'année 2016 sur une note très positive mais vu le contexte boursier extrêmement tendu, il serait bien imprudent de s'en réjouir.
Les dettes souveraines libellées en Euro se détendent de -5Pts de base en moyenne, les T-Bonds US font largement aussi bien avec -6Pts de base à 2,21% contre 2,27% jeudi (alors que le VIX fait un bond de +24% vers 22,5 et semble sur le point de crever un plafond technique décisif).

Outre le coup de grisou boursier, l'indice ISM américain (enquête auprès des directeurs d'achat) est ressorti en baisse à 48,2 contre 48,6 en novembre, ce qui démontre que les hypothèses de croissance avancées par la FED sont probablement trop optimistes

Tous les ennuis des marché proviennent de la chute d'un autre indice 'PMI manufacturier' (compilé par Caixin/Markit), celui des directeurs d'achat chinois qui est ressorti à 48,2 -contre 48,9 prévus- après 48,6 en novembre: il s'agit dixième mois consécutif de repli... et ce qui alarme les marchés, c'est que la dégradation s'est accélérée en fin d'année.

Confirmant le risque de contagion du syndrome chinois aux autres places boursières internationales, La Bourse de Tokyo a signé sa pire entame du 21ème siècle avec un indice Nikkei en recul de 3,1%: symétriquement, le '10 ans' japonais se détend de -1Pt de base pour établir un nouveau record de 9 mois à 0,26%.

Le scénario aurait pu être bien différent si la Chine n'avait pas tétanisé les marchés avec un krach boursier enrayé par la suspension automatique des transactions du fait d'un plongeon de -7% de l'indice CSI300.

En effet, les perspectives économiques intra-Eurozone sont plutôt souriantes avec le 'PMI' Markit global qui progresse de 53,1 vers 53,2, porté par le PMI français qui a grimpé de 50,6 vers 51,4 (grâce au marché automobile français qui a signé une progression de 12,5% au mois de décembre, portant à 6,8% sa hausse en données brutes sur l'ensemble de l'année 2015).
L'Angleterre déçoit en revanche avec un PMI manufacturier en recul inattendu au mois de décembre: les 'Gilts' se détendent spectaculairement, de -8,5Pts de base à 1,875%.
C'est supérieur aux -6Pts des Bunds (à 0,565%) ou des OAT (à 0,9330%) ou encore aux -4Pts des BTP italiens (à 1,60%).
Seuls les 'bonos' espagnols ont ponctuellement soutenu la comparaison avec -8Pts vers 1,70% avant d'en terminer vers 1,745%.

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