(CercleFinance.com) -Les marchés obligataires viennent de subir ce jeudi leur 3ème coup de boutoir à la baisse (tension des rendements voisin ou supérieur à +10Pts de base) alors que les 'minutes' de la BCE publiées en fin de matinée laissent transparaître qu'un biais moins 'accommodant' se dessine d'ici la rentrée.

Mario Draghi et ses collègues envisagent de supprimer la référence à 'la prolongation et l'extension -au besoin- du programme de rachats d'actifs mensuels' (actuellement de 60MdsE), après avoir supprimé la référence à des taux pouvant être abaissés du précédent communiqué.

Mais les investisseurs ont probablement sur-réagi car il ne s'agit que d'envisager un changement de ton et aucune hausse de taux n'est envisagée avant 18 mois.
En ce qui concerne un 'tapering' (réduction du programme d'achats), il ne surviendra pas avant janvier 2018.
Mais rien que le concept d'une BCE devenant moins 'accommodante' frappe l'imagination des marchés et les décalages de cours ont été brutaux.

Le rendement des Bunds s'envole de +10Pts de base au-delà des 0,57%, celui des OAT de +11Pts à 0,9250%.
Plus au Sud, les 'bonos espagnols et les BTP italiens se tendent de +14 à +14,5Pts à respectivement 1,70% et 2,278%.

Enfin, les 'Gilts' britanniques se sont tendus de +5,5% à 1,318%.

Pour tenter de se rassurer, des spécialistes observent que les taux longs ne se 'fragmentent' pas et que le 'spread' Bunds/BTP ne s'écarte pas de plus de 4Pts à +170Pts de base.

Le 'spread' Bund/T-Bond se réduit en revanche de -6Pts à +180Pts alors que le '10 ans' US se dégrade modestement de +4Pts à 2,37% (plus que 10Pts d'écart avec les BTP italiens contre +20Pts la veille).

En ce qui concerne les 'minutes' de la FED publiés la veille, elles confirment d'importantes divergences entre les membres du FOMC, qui doivent faire face à deux 'mystères' susceptibles de compromettre la poursuite de la normalisation de leur politique monétaire' : le recul de l'inflation ces derniers mois, malgré une croissance faible, mais solide et un marché du travail tendu ; et les conditions financières qui sont globalement plus accommodantes, malgré la hausse des taux directeurs des derniers mois, décrypte pour sa part Aurel BGC.

Au chapitre macroéconomique, les 'chiffres du jour' n'ont joué qu'un rôle très secondaire vu la focalisation des opérateurs sur les 'minutes' de la FED et de la BCE.
Les chiffres US du jour sont parc ailleurs contrastés avec la publication de l'enquête ADP sur l'emploi privé au titre du mois clos: 158.000 emplois seulement ont été créés alors que le consensus tablait au minimum sur +180.000.
Les inscriptions hebdomadaires au chômage progressent de +5000 à 248.000 ce qui conforte une anticipation prudente concernant les chiffres de l'emploi américain publiés demain (le principal indicateur de la semaine).

Belle surprise en revanche du côté de l'ISM des 'services' (activité anticipée dans le secteur tertiaire) qui bondit vers 57,4 et inscrit un de ses meilleurs scores depuis 2007.

En Europe, les commandes industrielles ont augmenté de 1% en mai en Allemagne (contre +2% anticipé).
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