Une nette détente des taux s'est amorcée ce mardi (1er jour de la semaine en France mais pas aux Etats Unis ni au Japon).

Beaucoup de regards étaient braqués sur nos OAT après une dégradation de la notation de notre dette par Fitch... mais c'est un non-événement, avec un glissement imperceptible de nos OAT face au Bund.
Le '10 ans' français efface -4,5Pts de rendement à 2,848% : c'est mieux que les Bonos avec -4Pts (3,325%) ou les BTP italiens avec seulement -1,2Pts (vers 4,17%), tandis que les Bunds affichent -6Pts vers 2,2600%.

Les 'Gilts' britanniques ne se détendent que de -2,5Pts vers 3,692% et perdent encore du terrain sur les Bunds (le 'spread' se rapproche inexorablement de +150Pts).

Il y avait beaucoup de chiffres 'macro' à analyser ce mardi mais le 'fait du jour', c'est cette nouvelle dégringolade en série de banques US qui provoque une 'fuite vers la sécurité' avec des T-Bonds qui se détendent de -14Pts vers 3,435% alors que la Bourse de New York -stable la veille (ou en repli symbolique)- s'enfonce lourdement.
Le Dow Jones et le 'S&P' cèdent -1,5%, le Nasdaq de -1,3% dans le sillage des banques régionales (Pac West Bankorp dévisse de -28%, Metropolitan Bank de -27%, Western Alliance de -25%, HomeStreet de -16% et Zions de -11%... c'est la 40ème plus grande banque du pays avec 73Mds$ de dépôts).

De nombreux experts mettent ces difficultés sur le compte de la brutalité du cycle de hausse des taux orchestré par la FED : les investisseurs s'accordent sur le fait qu'elle va opter demain pour une nouvelle hausse de 25 points, ses prochaines décisions restent plus floues.

La fin de son cycle de resserrement monétaire sera peut-être évoquée demain mais 3 grandes banques à plus de 200Mds$ de dépôts ont déjà été au tapis... et une dizaines d'autres sont mal en point et subissent une évaporation de leurs dépôts depuis 6 semaines qui s'apparente à une 'bank run'.

Côté Europe, vue la persistance de l'inflation dans la zone euro, la BCE pourrait, elle, décider d'opter pour une hausse de taux plus marquée de 50 points de base.
Les derniers chiffres ne sont pas rassurants : le taux d'inflation annuel dans l'Eurozone est estimé à 7,0% en avril 2023, marquant donc une très légère accélération après 6,9% en mars, selon une estimation rapide publiée par Eurostat, l'office statistique de l'Union européenne.
A noter que l'Italie voit son taux d'inflation remonter de +8,00 à 8,3%, les Pays bas de 4,4% vers 5,2%.

Plusieurs autres chiffre pas très rassurant concernant la conjoncture ont été publié ce mardi matin : les ventes de détail en Allemagne chutent de -2,4% en 'séquentiel' (contre +0,4% attendu) et de -8,3% sur 1 an.
Côté activité industrielle, l'indice manufacturier allemand (PMI) se dégrade de -0,2Pts à 44,5%.
En France, c'est plus brutal encore avec -1,7Pts à 45,6, le Royaume Uni s'en tire mieux avec -0,1%.
Et le nerfs de la guerre, c'est l'offre d'argent : le crédit aux particuliers en Europe recule de 3,2% vers 2,9%, le crédit aux entreprises recule de -0,2%... et les critères d'octroi sont redevenus les plus restrictifs depuis 2011 (partant des conditions les plus laxistes il y a seulement 18 mois).



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