Avec une perte moyenne de -4% sur les indices boursiers européens et -2% à Wall Street, il n'est pas surprenant de voir la vague d'aversion au risque se transformer en 'flight to quality', avec des niveaux de taux ultra-bas sur les T-Bonds (-12Pt de base à 1,61% et même 1,55% au plus bas depuis juillet 2012).

Les marchés obligataires du nord de l'Eurozone profitent donc de la forte baisse des actions et les Bunds se détendent de -5Pts à 0,19% (et 0,145% en milieu de journée).

Les OAT et le '10 ans' belge repassent sous les 0,60% (-2Pts de base).

En revanche, l'aversion au risque n'a pas épargné les dettes périphériques et la correction survenue ce jeudi efface le terrain gagné la veille : les 'bonos' espagnols se retendent brutalement de +8Pts à 1,785% (et même jusqu'à 1,86% en séance), les BTP italiens à 1,72%.

Cela tourne carrément au carnage sur le '10 ans' portugais: +50Pts de base à 4% et même 4,42% en séance, soit un doublement depuis le 2 décembre dernier: il règne clairement un climat de crise au Portugal.

Enfin, le '10 ans' grec voit son rendement grimper au-delà des 11,60%, soit plus de 225Pts de base en 6 séances (partant d'un plancher de 9,38%) et +340Pts depuis le 1er janvier (8,23%).
Là aussi, le stress des opérateurs prend des proportions alarmantes.


Faute de statistiques macroéconomiques, les opérateurs se sont concentrés sur la prestation de Janet Yellen, cette fois devant les sénateurs (second volet de l'intervention devant la Chambre de Représentants).

les opérateurs s'attendaient hier à un ton beaucoup plus accommodant de la part de la présidente de la Fed, étant donné la forte volatilité des marchés et les fortes préoccupations générales quant à l'économie mondiale.

Janet Yellen ne parvient manifestement pas à restaurer la confiance car elle se déclare surprise par l'effondrement du prix du pétrole, mais sans établir de lien avec les bulles d'actifs suscitées par les 'QE'.

Elle avoue également être surprise (décidément !) par l'ampleur du raffermissement du Dollar, alors que la FED est la seule à pratiquer désormais une politique monétaire restrictive (quand toutes les autres banques centrales se jettent à corps perdu dans la course aux taux négatifs... la Riksbank suédoise ayant abaissé ce matin le taux des prises en pension de -0,35 à -0,50%).

Janet Yellen concède qu'il est prématuré d'affirmer que le problème du 'too big too faill' est entièrement résolu.

Elle ne rejette pas complètement le recours aux taux négatifs (alors qu'elle vient de commencer à les monter mi-décembre) mais précise que cette option avait été rejetée lors de discussions internes en 2010.

Autant de déclarations de nature à susciter la confusion sur la future stratégie de la FED... qui se déclare également influencée par le contexte global.

Seul indicateur notable du jour, les chiffres hebdomadaires du chômage (-16.000) se sont révélés encourageants, à défaut d'ensoleiller la tendance: 269.000 nouveaux inscrits ont ainsi été dénombrés, après 285.000 et une contre une prévision moyenne de 280.000.

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