- Vivendi reçoit deux offres de Telefónica et Telecom Italia pour sa filiale brésilienne GVT

- Telefónica a relevé son offre initiale à 7,45 milliards d'euros

- Telecom Italia propose une opération en trois temps qui valorise GVT à 7 milliards d'euros

(Actualisation: contexte et réaction des actions en Bourse)

Le géant espagnol des télécommunications Telefónica (>> Telefonica SA) a amélioré jeudi son offre sur GVT, filiale de téléphonie mobile de Vivendi (>> VIVENDI) au Brésil, à 7,45 milliards d'euros en numéraire et en actions, afin de contrer l'offre rivale d'un montant de 7 milliards d'euros présentée un peu plus tôt par Telecom Italia (>> Telecom Italia SpA).

Cette bataille d'offres oppose deux des plus grands opérateurs historiques européens, qui cherchent à se développer en dehors de leur marché national morose, sur un marché latino-américain en plein essor.

Telefónica a annoncé dans un communiqué que son offre expirerait le vendredi 29 août, à moins que les deux parties décident de prolonger la validité de l'offre ou que Vivendi accepte d'entamer des négociations exclusives.

Le conseil d'administration de Vivendi discutera des offres jeudi

Vivendi, dont le conseil d'administration doit se réunir ce jeudi, a confirmé avoir reçu deux offres fermes pour sa filiale brésilienne de télécommunications GVT.

Selon le groupe français, "l'offre de Telecom Italia repose sur une valeur d'entreprise de GVT de 7 milliards d'euros. Elle comprend une partie en numéraire de 1,7 milliard d'euros, une partie en titres Telecom Italia et une partie en titres de TIM Brasil".

"L'offre de Telefonica, qui fait suite à celle du 4 août dernier, repose sur une valeur d'entreprise de GVT de 7,450 milliards d'euros. Elle comprend une partie en numéraire de 4,663 milliards d'euros ainsi qu'une partie en titres de Telefonica Brasil", a ajouté le groupe de médias et de télécommunications dans un communiqué.

Vivendi a également indiqué que son conseil de surveillance étudierait ces deux nouvelles offres. Cependant, le groupe n'a pas précisé quand il prendrait une décision sur ces propositions. Même s'il choisissait d'entamer des négociations exclusives avec l'une ou l'autre partie, la bataille pour GVT pourrait continuer.

Le relèvement de l'offre de Telefónica était attendu

Telefónica avait proposé au début du mois 6,7 milliards d'euros pour acquérir GVT, mais le relèvement de cette proposition n'est pas une surprise car Telecom Italia avait déclaré qu'il envisageait également de déposer une offre.

La proposition de Telefónica se compose de 4,66 milliards d'euros en numéraire et d'actions Telefónica Brasil qui représenteraient 12% du capital de cette entité après acquisition de GVT. Le groupe espagnol a précisé que Vivendi pourrait choisir d'échanger ses actions Telefónica Brasil contre une participation de 8,3% dans Telecom Italia, qui est contrôlé par Telefónica.

Telecom Italia propose une opération en trois temps

De son côté, Telecom Italia propose à Vivendi de participer à une augmentation de capital réservée, qui permettrait au groupe français d'obtenir une participation de 20% environ dans le premier opérateur italien de télécommunications et d'en devenir le premier actionnaire.

La proposition de Telecom Italia, que le conseil d'administration de TIM Participaçoes a approuvée, prévoit trois opérations liées: l'acquisition par TIM Participaçoes d'une participation minoritaire dans GVT, puis une fusion entre GVT et TIM. A l'issue de l'opération, Vivendi contrôlerait environ 15% de l'entité née de cette fusion et Telecom Italia resterait majoritaire avec une participation de l'ordre de 60%. En troisième lieu, Vivendi souscrirait à une augmentation de capital réservée de Telecom Italia et, à l'issue de cette opération, Vivendi verserait à l'opérateur italien une partie de sa participation dans l'entité fusionnée au Brésil ainsi que du numéraire.

Au final, l'offre se composerait de 24% environ en numéraire et 76% en actions, a précisé Telecom Italia, ajoutant que l'offre expirerait le 20 septembre.

Les opérateurs télécoms cherchent à se développer hors d'Europe

L'intérêt accru pour GVT reflète la nécessité pour les opérateurs de télécoms européens de se développer en dehors de leur marché national, principalement dans le sud de l'Europe, affecté par la crise économique, une forte concurrence et des prix en chute. A l'inverse, le Brésil dispose d'un potentiel de croissance, notamment dans les services de haut débit.

Vivendi, qui s'est séparé d'activités de télécommunications pour se recentrer sur les médias, plus particulièrement sur Canal+, avait essayé sans succès de vendre GVT l'an dernier. Lorsque Telefónica a soumis son offre courant août, Vivendi a déclaré dans un premier temps ne pas vouloir vendre ses filiales mais il a depuis décidé d'étudier les propositions reçues, tout en attendant une offre plus élevée.

Vers 10h30, l'action Vivendi perdait 1,1%, à 19,95 euros, Telecom Italia cédait 0,3%, à 0,86 euro, et Telefonica abandonnait 0,2%, à 12,12 euros.

-Christopher Bjork et Manuela Mesco, Dow Jones Newswires

(Thomas Varela a contribué à cet article)

(Version française Aurélie Henri)

Valeurs citées dans l'article : Telefonica SA, VIVENDI, Telecom Italia SpA