Zurich (awp) - L'activité manufacturière au Tessin a enregistré une nouvelle contraction au 3e trimestre 2017. Le repli, observé principalement au niveau des entreprises orientées vers le marché intérieur, n'a pas pu être compensé par le dynamisme des sociétés exportatrices, indique le bureau cantonal de la statistique dans son compte-rendu trimestriel publié jeudi.

Après les signaux positifs du 2e trimestre, les données de la période sous revue mettent en lumière une nouvelle contraction conjoncturelle pour l'industrie manufacturière au sud des Alpes. Le secteur signale une érosion des commandes en rythme annuel, pour un volume jugé dans l'ensemble insuffisant.

Les capacités techniques de production, utilisées à raison de 84%, sont jugées appropriées par presque neuf sondés sur dix, et les niveaux d'emploi sont considérés en adéquation avec les besoins, selon les économistes tessinois.

Plus de trois participants sur cinq (61%) se montrent neutres quant à la marche des affaires en octobre, la part restante penchant légèrement en faveur des satisfaits (21%). Forts de 4,5 mois de réserve de travail, les opérateurs tessinois s'attendent pour les trois prochains mois à des commandes stables et à une augmentation des envois à l'étranger.

Les entreprises exportatrices tirent leur épingle du jeu et continuent de donner des signaux de lente reprise. Contrairement à celles axées vers la clientèle locale, elles anticipent une amélioration de la marche de leurs affaires au cours des six prochains mois.

Cité dans l'étude, Stefano Modenini, directeur de l'Association des industries tessinoises (Aiti) évoque un secteur à l'image du dieu romain Janus. "Alors que l'industrie d'exportation confirme la tendance positive (...) les entreprises tournées vers le marché intérieur enregistrent une progression moins marquée, voire un repli partiel".

Le patron des industriels tessinois se montre préoccupé par des conditions-cadre qu'il qualifie de "pas optimales", citant le manque de compétitivité fiscale, les difficultés de recrutement de personnel spécialisé et l'impact des salaires minimaux sur la masse salariale globale des entreprises.

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